CONCLUSION

Avant de conclure, nous proposons cette vidéo éditée par "Le Monde" en juin 2019 qui  présente avec clarté, comment et pourquoi le Jour J est-il devenu un mythe, la « bataille suprême » du bien contre le mal ? avec des explications en cartes et en images.


  • L'histoire d'un mythe : Ce mythe est vivant avec sa propre histoire qu'aujourd'hui on peut écrire, représenter pour mieux le comprendre : des racines, une naissance,  un sommeil,  un réveil, une explosion qui le transforme en une automythification ... Seulement le mythe doit  à présent laisser place à l'histoire, pour tempérer les récits glorieux et les corriger, délaisser les clichés pour interpréter les évènements avec recul en donnant la stricte réalité des faits et surtout essayer d'expliciter ce qui est compliqué et confus, surtout sans rien oublier.
  • Le coeur du mythe : Omaha la "sanglante"  et le débarquement qui sont  uniques, un scénario improbable reflet, à la fois, des difficultés futures et de la nécessaire puissance militaire américaine pour s'en sortir et vaincre. Faut-il pour autant les glorifier en occultant les échecs et erreurs, en oubliant tous les autres évènements  de cette guerre et les transformer en un mythe sans cesse mis en valeur ?  

  • Un vrai mythe, de multiples mystifications  : de l'art du mensonge 
    Les combats d'Omaha : une légende, un mythe mais  qui cache trop d'oublis bien arrangeants, trop de mensonges (le plus souvent par omission) comme d'ailleurs pour l'ensemble des évènements liés au débarquement. Pour le grand public, rien n'est vraiment explicité, les erreurs jamais dénoncées. Par facilité ou par intérêt, on pratique systématiquement le mensonge pour proposer une histoire édulcorée illustrée d'anecdotes inventées et illustrées par le cinéma d'Hollywood, reprise par la télévision et tous les médias.

  • Un mythe à contextualiser : français, américains, anglais, russes... perçoivent-ils ce débarquement de manière identique ? d'hier à aujourd'hui, selon les fronts, selon les individus et leur culture, la perception est-elle la même ? Quel rôle jouent les historiens dans ce mythe ?

  • L'impossible démythification, on  se débarrasse de l'histoire : Ce mythe arrange tout le monde. Américains, français, collectivités ont très vite appris à en profiter, à l'exploiter pour qu'il perdure. Désormais,  le temps passant, c'est la fin des commémorations historiques traditionnelles autour des vétérans au profit de "festivités" innombrables, l'absence de cérémonie internationale pour le 75° anniversaire le démontre. L'histoire est loin et sert de prétexte pour s'amuser et générer du profit avec le tourisme de mémoire. 

75 ans après le  6 juin 1944, la mémoire actuelle est déjà bien différente de celle de l'HISTOIRE.

Qu'en sera-t-il dans quelques décennies ? siècles ?
Gardons espoir, comme  l'historien Serge Barcellini,  qui prédit: "Quand les témoins disparaissent, les historiens prennent le pouvoir".