Gooseberry & Mullberry : histoire et réalisation



"De Cherbourg à Caen s'étend le plus vaste entrepôt de ravitaillement de l'histoire" Eisenhower



Comment approvisionner  rapidement ? les "Gooseberry"
Une fois la plage d'Omaha et ses arrières définitivement libérés et sécurisés, environ 4 à 5 jours après le débarquement du 6 juin, il faut assurer le ravitaillement en hommes, matériel et munitions. Les américains ont classé le ravitaillement en :
Classe I = Vivres (nourriture)
Classe II = Équipement personnel
Classe III = Carburant
Classe IV = Matériel (génie, transmission)
Classe V = Munitions



Pour assurer l'arrivée des renforts et des approvisionnements sur Omaha Beach (et sur toutes les autres plages) après le 6 juin 44 et en attendant  la mise en service des ports voisins (Cherbourg et le Havre), les Alliés ont prévu de construire des Gooseberries afin de faciliter les opérations de débarquement de moyens humains et matériels sur les plages.
Un Gooseberry  ("groseille") est  une ligne  de brise-lames disposée  en mer, a quelques centaines de mètres de la plage (900m), 
 pour se protéger des vagues et  courants marin afin de faciliter les opérations de débarquement sur la plage et abriter les petits navires.
Les brise-lames sont composés d'une soixantaine (59/61?) anciens navires (appelés blockships ou Corn cobs), ayant traversé la Manche par leurs propres moyens ou ayant été tractés,  lestés par du béton, puis  sabordés à l’endroit prévu. Leur coque dépassant d'1 ou 2  mètres la surface de l’eau à marée haute. Ces digues devaient être installées entre les 7 et 10 juin 44 puis complétées par des chaussées de caissons métalliques  ou  "Causeways" constitués de NLP, (Navy Ligntered Pontoons), échoués sur la plage à marée basse et flottants à marée haute.



Il existe cinq gooseberries :

-Gooseberry 1 (Utah Beach) avec 9 Blockships (11 après tempête)
-Gooseberry 2 (Omaha Beach) avec 14 Blockships  (24 après la tempête)

-Gooseberry 3 (Gold Beach) avec 17 Blockships 

-Gooseberry 4 (Juno Beach) avec 12 Blockships (11?)

-Gooseberry 5 (Sword Beach)  avec 9 Blockships

=>voir le détail 

En complément,  2 "vrais" ports  artificiels plus élaborés  nommés 
"Mulberrydevaient être installés  en complément du Gooseberry  à Omaha et Arromanches avec une grande rade protégée par des digues de caissons fixes (les "Phoenix") et des brise-lames flottants (les "Bombardons"). Un système complexe de quais flottants (les "Lobnitz") et de passerelles flottantes (les "Whale") les reliaient à la côte. (voir détails et explications ci-dessous)
Ces ports artificiels étaient nommés les "Mulberry", le "Mulberry A" à Omaha Beach et le "Mulberry B" à Arromanches. Ils devaient être installés entre les 8 et 20 juin 44.



Ainsi  à Omaha, et sur les autres plages,  très vite, dès les premières heures du débarquement, des dépôts de munitions et matériel seront effectués sur la plage grâce à des caboteurs de 200 à 300 tonnes et aux LCT (pour Landing Craft Tank, grande péniche de 45 sur 9,5 m avec 1 ou 2 portes abattantes, qui peut s'échouer pour livrer du matériel) ; d'abord déposé au pied du plateau, le matériel sera progresssivement acheminé dans les prairies sur les hauteurs derrière les villages de St Laurent et Colleville. En raison du désordre régnant sur la plage, le ravitaillement ne dépassera jamais un maximum de 3000 T par jour d'autant que simultanément se construit le port artificiel.

Voir des photos (9-11 juin) secteur de  Colleville avec à gauche des LST et  à droite avec des LCT 





Le port artificiel ou Mulberry : Historique
En 1942, le raid sur Dieppe met en évidence le fait qu’il serait pratiquement impossible, aux forces d’Overlord, de s’emparer d’un port intact dès les premières heures suivant le débarquement. Les plages prévues pour le débarquement n’offrant aucun port susceptible d’assurer le ravitaillement des forces alliées, à l’exception de ceux de Cherbourg et du Havre, trop éloignés, Lord Mountbatten apporte cette réponse boutade: « Ce port, nous l’emporterons dans nos bagages ».

Le nom de la personne à l'origine de l'idée du port Mulberry est contesté : on trouve Hugh Iorys Hughes, ingénieur gallois qui aurait soumis les plans initiaux de l'idée au War Office britannique, mais aussi le professeur John Desmond Bernal et le vice-amiral John Hughes-Hallett. Churchill s'y intéressa et le concept des ports Mulberries commença à prendre forme lorsque Hughes-Hallett fut nommé chef de l'état-major naval de l'opération Overlord. Lors de la conférence Quadrant à Québec, en août 1943, le projet est présenté par le War Office. Les différents chefs alliés valident le projet de construction d'installations artificielles avec une protection de grosses bouées (bombardons) pour le mouillage des navires et  des jetées pour les décharger.

En 1943, un essai de trois conceptions différentes de port artificiel fut lancé et testé en réel dans le Solway Firth en Écosse. Le choix final se fit lors d'une tempête au cours de laquelle le « Swiss Roll » fut emporté, les « Hippos » furent sapés par la mer, par contre les voies flottantes de Beckett (nom de code Whale) ne subirent pas de dégâts. Elles furent donc retenues.

La solution britannique n'était pas la seule. L' Amiral John Leslie Hall, Jr., US Navy commandant de la force amphibie d'Omaha Beach, ne croyait pas qu'un port artificiel pourrait survivre aux actions de la mer. Lors d'une discussion avec l'amiral Cunningham, de la Royal Navy, Hall a déclaré:
"I think it’s the biggest waste of manpower and equipment that I have ever seen. I can unload a thousand LSTs at a time over the open beaches. Why give me something that anybody who’s ever seen the sea act upon 150-ton concrete blocks at Casablanca knows the first storm will destroy? What’s the use of building them just to have them destroyed and litter up the beaches.”(Admiral John Leslie Hall, US Navy)

"Je pense que c'est le plus grand gaspillage de main-d’œuvre et d'équipement que j'ai jamais vu. Je peux décharger un millier de LST à la fois sur les plages ouvertes ... La puissance de la mer avec ses tempêtes détruira 150 tonnes de blocs de béton. Quelle est l'utilité de les construire juste pour qu'elles soient détruites et encombrent les plages? "



Un avis prémonitoire...mais les américains laissent les anglais concevoir les ports artificiels...

Malgré les contraintes techniques, les retards et les multiples correctifs apportés aux éléments déjà construits ou en cours de fabrication, les 2 Mulberries seront prêts pour le jour J. 

En octobre 1943, trois cent sociétés (plus de 40 000 personnes), se voient confier la réalisation:

-"Gooseberry" constitué de  60 vieux navires "blockships" qui seront coulés comme protection pour les 5 plages , ainsi immédiatement ces plages pourront servir  pour débarquer du matériel et des hommes via des LST directement sur la plage.
et pour les 2 Mulberries:
-113 "Bombardons", sorte de grosse bouée métallique en forme de croix  qui seront mouillés par 18 m de fond pour protéger le port.
- 212 "Phoenix" caissons en béton armé qui  formeront une digue (poids de 1670 à 6300 tonnes). Ils seront remorqués puis immergés en 15 mn
- 23 plate-formes de déchargement articulées et flottantes, et 15 kilomètres de chaussée  qui donnent sur un Ponton de  60 m de long et  18 m de large qui coulisse au gré des marées.

 Comme les délais ne sont pas respectés par manque d'ouvriers, le nombre des éléments à fabriquer se voient réduit...à 93 bombardons et 146 phoenix

Le prix à payer est énorme. Il faut :
-30.000 tonnes d'acier
-310.000 m3 de béton
-du bois de coffrage, des espaces de stockage...
-coût de  20 millions de livres
-40.000 personnes  y participent


Le 4 juin 1944, par l’opération Corncob, les éléments des Mulberries (environ 150 caissons)  sont mis à l’eau puis tractés par 125  remorqueurs (au lieu des 200 prévus) jusqu’au milieu de la Manche ce qui occupe des milliers d'hommes. Ce retard amène une ouverture prévisible du port de J+14 à J+ 21 (27 juin) mais il pourra ouvrir partiellement avant.

Au soir du Jour J, les premiers Goosberries, faisant office de brise-lames, sont coulés face aux plages du débarquement. Arrivés en vue des côtes françaises au matin du 6 juin 1944, les premiers caissons Phoenix équipés de défenses anti aériennes sont positionnés puis immergés, à marée haute, aux premières heures du 7 juin 1944. 


Eléments constitutifs des ports articiels
[les techniques utilisées sont les mêmes  pour  le Mulberry A (américain) à Omaha et B (british) à Arromanches]

Les chiffres montrent l'importance du projet: superficie de 500 ha, 6 km de jetées et digues , 60 navires sabordés (Blockships), 33 plates-formes Loebnitz. Un Mulberry complet nécessite 600 000 tonnes de béton avec 33 jetées et avait 15 km de routes flottantes pour acheminer hommes et matériel sur la terre ferme.


le projet du port


Les ports proposés étaient constitués de trois parties :
-les protections et digues artificielles, pour créer un plan d'eau abrité,
-les quais de déchargement,
-les jetées, reliant les quais à la côte.

  • Les protections
Elles furent créées en associant les éléments suivants :
    • les blockships, navires condamnés et coulés sur place,forment le "Gooseberry"
    • les bombardons, caissons métalliques en forme de croix, brises lames flottants
    • les caissons Phoenix, énormes caissons en béton.
-Les blockships sont constitués de 56 vieux cargos, anciens navires de guerre qui traversent la Manche depuis le port de Poole, où ils avaient été rassemblés. Ils se positionner dès le 7 juin au niveau des cinq plages pour être coulés, la coque dépassant de deux mètres à marée haute.

                      Plan                                   et vue d'avion



-Les bombardons sont des caissons métalliques  en forme de croix d'une dimension de 60 × 8 m. Remorqués à travers la Manche, ils sont reliés entre eux et font office de brise-lames au large des ports artificiels. Ces bombardons vont causer de nombreux dégâts lors de la tempête de mi-juin.

Bombardon échoué aprèsla tempête                                  Plan





-Les caissons Phoenix étaient d'imposants caissons en béton, d'une forme parallélépipédique et cloisonnés à l'intérieur. Il fut conçu six modèles de caissons, du plus petit pesant 1 670 tonnes, au plus gros de plus de 6 000 tonnes avec une longueur de 70 m, une largeur de 15 m et une hauteur de 20 m. Sur place, ces caissons étaient remplis d'eau à l'aide de vannes que l'on ouvrait dans chacun des compartiments et reposant sur le fond de la mer, seule la partie haute émergeait des flots, formant ainsi des digues de protection et des jetées .
Les 212 caissons Phoenix (pour les deux ports) furent remorqués à travers la Manche jusqu'aux côtes normandes à la vitesse de 8 km/h.

           remorquage d'un phoenix  et              3 phoenix assemblés

  • Les quais  flottants auto-élévateurs "Lobnitz"
Les quais à l'abri des jetées devaient pouvoir suivre la marée, en montant et en descendant. Ces plates-formes, conçues par l'ingénieur Pearson Lobnitz,  de 70 par 20 m, pesant 1 100 tonnes coulissaient sur quatre chandelles d'acier de 30 (les spuds), posées sur le fond marin. Des vérins hydrauliques permettaient un débattement de 5 m. On les relie entre elles afin de former un quai (750 m de long à Arromanches).
Des caissons flottants en béton armé de 25mx16m  (RCP ou  Reinforced Concrete Pontoon) raccordaient ou prolongeaient  les plates-formes auto élévatrices "Lobnitz"  (l'un échoué est encore visible au bord de la plage à Vierville, il sert de support à la passerelle)


   Un quai flottant Lobnitz associé à un RCP                             3 quais assemblés



  • Les passerelles 


    • Des voies flottantes, appelées Whales (baleines) furent conçues pour relier les quais au littoral. Ce sont des passerelles métalliques d'une longueur de 24 m et d'une masse de 28 tonnes qui reposaient sur des flotteurs en béton de 19 tonnes chacun. Ainsi, des tronçons de près de 150 m de long, composés chacun de cinq passerelles, traversèrent la Manche pour être reliés entre eux devant le littoral normand. Un total de 15 km de jetées flottantes fut construit. Après la guerre, certaines de ces passerelles furent réutilisées pour remplacer des ponts détruits par les bombardements à l'intérieur des terres.

      Plan                                        Passerelles  face à Vierville
  • Les causeways  sont constitués par des assemblages de caissons métalliques cubiques (2 mètres /2) mis en place par flottage. Leur largeur minimum était de 2 caissons, portée à 4 caissons parfois, par élargissement dans certaines zones. L'ensemble flottait à la pleine mer.
    Ils permettait un accostage facile des LCT, RF et LCM, permettant des déchargements à sec. 2 causeways ont été construits l'un (ouest) en face du Ruquet, l'autre (est) face à Colleville.
     Ces caissons élémentaires étaient les même que ceux qui constituaient les pontons "Rhinoferry"

    Assemblage de causeways        et Halftrack sortant d'un LCT pour rouler sur un causeway






La construction du port artificiel dés le 7 juin :
Le "Gooseberry 2" est la digue de vieux navires coulés et de blockships "Corncobs" pour abriter de petis navires. Il y avait aussi un "Gooseberry 1" à Utah et des "Gooseberry 3, 4 et 5" en secteur britannique. D'où viennent ces navires ? 52 cargos (22 anglais, 16 américains et 14 divers) furent regroupés en Ecosse le 30 mai 44 et, accompagnés de remorqueurs, furent conduits à Poole où 3 navires supplémentaires les rejoignirent. Du 7 juin au 12 juin, ces 56 cargos "blockship", chargés de béton, furent coulés afin qu'à marée haute, la coque dépasse d'environ 2 mètres. A Omaha ce sont 14 navires qui furent coulés dont 4 libertyships endommagés.


Le "Mulberry A" véritable port artificiel (voir le plan) est constitué d'une rade protégée par:
-des caissons "Phoenix", ponton-caisson en béton, coulés, pour protéger le port (maximum de 65 m de L, 18 de l et 20 de H. 6000 T)
- des brise-lames flottants "Bombardons"de 60 m de long et 8 m de haut reliés pour former une longue barrière, sorte de radeau bouée flottante métallique et creux, en forme de croix. Cela protège de la houle et permet le mouillage en eau profonde des gros navires du mulberry.
- des quais flottants autoélévateurs avec la marée ("Lobnitz")
- des passerelles flottantes ("Whale")
- des chaussées "Causeways" permettent le débarquement (assemblage de caissons métalliques cubiques de 2 m qui permettaient un accostage facile des navires permettant des déchargements à sec).

Il y avait aussi un Mulberry B  identique à Arromanches (qui ne fut que partiellement détruit par la tempête)

Le port est construit par la 128ème Task Force de l'US Navy à partir du 7 juin et sera quasi terminé le 16 juin. Le groupement Provisoire des Brigades Spéciales du Génie a préparé le travail (nettoyage de la plage, routes d'accès)puis a procédé au déchargement avec les fameux DUKWs (canards). 



Les premiers résultats 
Bien que les ports ne soient pas terminés, des LST déchargent directement sur le sable à marée basse (et repartent à marée haute).. Environ 200 LST adoptent cette méthode à Omaha, ils sont accompagnés par des pontons rhinoferries et des DUKW, ce travail  se fait jour et nuit en fonction de l'arrivée des bateaux, au début avec retard mais dés  15 juin, il est comblé avec une organisation efficace.
Globalement pour les 5 plages (et les petits ports voisins actifs comme Port en Bessin, Courseulles...), chaque jour  150 à 200 navires apportaient 7000 véhicules, 15.000 T de ravitaillement, 40.000 hommes.
Voir ce statistiques du port d'Omaha  avant la tempête
( + statistiques complètes de l'été)


 Dès le 18 juin, Omaha devient le principal port  avec plus de 8700 T par jour, mais globalement les alliés accusent encore un retard (73%  du tonnage prévu)


La tempête des 19-20-21 juin 944


Les ports étaient programmés pour entrer en fonction à J+21 c’est-à-dire le 27 juin et durer trois mois. Mais le 19 juin, une tempête se leva, qui allait durer trois jours, produisant des vents de force 6 à 7, soit 45 à 60 km/h avec des creux de deux à trois mètres.

Contrairement à ce qui est souvent écrit, ce n'était pas la « tempête du siècle » (les chiffres le confirment) mais une tempête comme en arrivent plusieurs fois par an dans notre région, avec un vent de « noret ». Ce vent toujours violent qui dure parfois une semaine prend source au Groenland et s'engouffre par la mer pour venir frapper les côtes du Bessin et du Cotentin.
Cette tempête provoqua des dégâts considérables sur Mulberry A, le port américain face à Omaha Beach et de moindre ampleur sur celui d'Arromanches. Si le matériel était le même, l'emplacement était différent et, montage et assemblage également...

Pourquoi ?

Officiellement les services américains lors de la préparation des opérations ont tenu compte essentiellement des vents dominants du sud-ouest et d'ouest ainsi que de sud-est (?). Pas de mention spéciale pour les vents de nord-est.
Sur le port américain, les caissons brise-lames avaient été coulés en eaux trop profondes et les blockships, ces vieux bateaux coulés en protection devant les caissons étaient trop espacés. Du coup, ils ne purent empêcher la houle de pénétrer dans le port et de ravager les quais et voies de débarquement.

Lorsque la construction des ports artificiels a commencé à partir du 8 juin à Omaha-Beach, les premiers pontons ont été posés pour lutter contre les vents d'ouest, la logique... alors qu'à Arromanches, les Anglais avaient commencé leur construction côté est, pour lutter contre les vents de noret.

En plus, les blockships d'Omaha devaient être posés dans des eaux plus profondes qu'à Gold et sur un fond sableux alors que le secteur de Gold connaît un fond rocheux. D'autre part cette portion de plage était beaucoup plus exposée aux vents dominants du nord-est, ainsi qu'aux marées et aux courants plus forts que dans les secteurs Anglo-canadiens.

Les américains, pressés d'utiliser le plus rapidement possible leur port, avaient laissé des vides correspondant à la largeur d'au moins deux bateaux de commerce. Ces vides devaient servir de passe d'accès au port alors que, dans le plan initial, les blockships devaient être coulés les uns derrière les autres et au plus près du précédent. Pour une mer en furie, ce fut une aubaine et elle s'y engouffra emportant tout sur son passage. Ces passes ont permis au ressac de fouiller le sable sous les coques des navires coulés, ce qui a accentué leur enfoncement.

Aussi à Omaha la tempête s'est engouffrée dans le port et l'a disloqué, alors qu'à Arromanches, les premiers pontons, judicieusement posés à l'est, ont joué leur rôle et les installations n'ont été que partiellement détruites."
24  bombardons se détachent et  perforent phoénix et navires, les brise-lames sont échoués, quais et passerelles sont inutilisables, la moitié des caissons phoenix ont dérivés et sont détruits....près de 800 embarcations de tous types (péniches LC...) s'enchevêtrent sur la plage, mêlées à diverses épaves (jetées, navires...). 

Sur 35 phoénix posés, 27 sont détruits.

La tempête provoque un déficit de 20.000 véhicules et de 140.000 T de ravitaillement qui s'"ajoute au retard acuis précédemment !
Maintenant comment faire ? 
Lire la suite... après la tempête