Motivation des USA

Les faits
Durant les années 1930, les États-Unis suivent une politique isolationniste vis à vis de l'Europe, autant sur le plan diplomatique qu'économique, le pays se referme sur ses frontières. Il n'est donc pas question pour le Congrès américain de s'engager dans la guerre auprès des Alliés, malgré la volonté du président Roosevelt qui voulait que les USA soient "l’arsenal des démocraties". Cependant, en mars 1941, la loi dit prêt-bail, votée  à une large majorité,  favorise l'exportation d'armement  à destination du Royaume-Uni et de l'URSS : " autorise le Président des États-Unis à vendre, céder, échanger, louer, ou doter par d'autres moyens tout matériel de défense à tout gouvernement dont le Président estime la défense vitale à la défense des États-Unis. " De 1941 à 1945, les aides américaines se sont élevées à 50  milliards de $.

 Mais il faut attendre l'attaque-surprise du port de Pearl Harbor par l'aviation japonaise,  qui fait 2400 morts, le 7 décembre 1941, pour que les États-Unis déclarent, dès le lendemain, la guerre au Japon et aux puissances de l'Axe. C'est un détonateur dans l’opinion publique américaine, l’immense majorité des américains veut la guerre contre le Japon ;  le Congrès américain vote la mobilisation de tous les hommes valides de 20 à 44 ans.
Pendant la première partie de la guerre, les États-Unis vont se concentrer sur la guerre dans le Pacifique. En juin 1942, la flotte américaine parvient à empêcher les navires japonais d'attaquer les îles Midway lors d'une bataille aéronavale ; en août, les Marines débarquent à Guadalcanal. 
Après avoir pris le pas sur le Japon, les États-Unis de Roosevelt se tournent vers l’Europe qui est la priorité. Le 8 novembre 1942 , les États-Unis débarquent en Afrique du Nord française avec  l'opération Torch, qui est un succès.
Depuis 1941, Staline demande aux alliés d'ouvrir un nouveau front militaire à l'Ouest de l'Europe pour soulager la pression qu'exerce l'Allemagne contre les forces russes à l'Est. Une série de conférences furent nécessaires pour mettre au point la stratégie alliée et aboutir au débarquement en Normandie
La conférence alliée de Casablanca en 1943 réunit  Winston S. Churchill et le président américain Franklin D. Roosevelt,  Staline est absent retenu par la situation militaire sur le front russe. Les Alliés pensent qu'il est urgent d'ouvrir un second front à l'Ouest, mais  sont en désaccord sur sa localisation : Roosevelt  partisan d'un débarquement sur les côtes françaises,   Churchill veut une attaque surprise en Italie. La décision  d'ouvrir un nouveau front à l'ouest est prise lors de la conférence de Téhéran de  décembre 1943, entre Roosevelt, Staline et Churchill, l'organisation d'un débarquement en Normandie est acté.



L'analyse des historiens
Olivier Wieviorka présente dans son introduction une lecture politique du débarquement à la lumière de la façon dont les USA ont présenté leur combat puis en nous éclairant sur les aspects sous entendus de cet engagement.

D. Eisenhower présente le débarquement comme une lutte du bien contre le mal  en évoquant "une grande croisade" " les prières des peuples épris de liberté".
Le 5 juin 1944
ÉTAT-MAJOR SUPRÊME DES FORCES EXPEDITIONNAIRES ALLIÉES
Soldats, marins et aviateurs des forces expéditionnaires Alliées !
Vous allez vous embarquer pour la Grande Croisade, pour laquelle nous avons mobilisé tous nos efforts ces derniers mois. Les yeux du monde sont fixés sur vous. Les espoirs et les prières des peuples épris de liberté vous accompagnent. Ensemble avec nos braves Alliés et nos frères d’armes sur d’autres Fronts, vous provoquerez la destruction de la machine de guerre Allemande, l’élimination de la tyrannie Nazie sur les peuples opprimés d’Europe, et notre sécurité à tous dans un monde libre.
Vôtre tâche ne sera pas simple. Votre ennemi est bien préparé, bien équipé et rompu au combat. Il combattra sauvagement.
Mais c’est l’année 1944 ! Il s’est passé beaucoup de choses depuis le triomphe Nazi de 1940-41. Les Nations-Unies ont fait subir aux Allemands de grandes défaites, lors de batailles ouvertes, d’hommes à hommes. Notre offensive aérienne a profondément réduit leur puissance dans les airs et leur capacité à mener la guerre sur le sol. Nos Fronts intérieurs nous ont donné une écrasante supériorité en munitions et en armements, et nous a fourni de grandes réserves de combattants accomplis. Le vent a tourné ! Les hommes du monde libre marchent ensemble vers la Victoire !
J’ai une entière confiance dans votre courage, votre dévouement et vos qualités au combat.
Nous n’accepterons rien d’autre qu’une Victoire totale.
Bonne chance ! Implorons la bénédiction de Dieu Tout Puissant sur cette immense et noble entreprise.
(Signé, Dwight D. Einsenhower)

Le débarquement a effectivement eu comme conséquence rapide la destruction du régime nazi et le rétablissement de la démocratie et la liberté en Europe de l'Ouest. La question est de savoir si les alliés se sont battus uniquement pour des principes ? ont-ils sacrifié leurs intérêts nationaux au nom de la morale ? se préoccupaient-ils uniquement de préserver les peuples  du totalitarisme nazi ? n'avaient-ils que la volonté de rétablir la démocratie?
Comment peut-on penser que les acteurs, les "trois grands"  ne s'intéressaient pas aux conséquences politiques, géopolitiques, économiques de la défaite programmée de l'Allemagne nazie.
Dans tous les cas, qu'elles que soient les arrières pensées,  le débarquement nécessitait de mettre en avant des soldats, faire des  combats, autrement dit sacrifier des vies humaines que Roosevelt présente  comme une "croisade".
Aujourd'hui le débarquement est  bien présenté comme un grand sacrifice d'hommes courageux pour délivrer l'Europe des nazis et apporter la liberté ce qu'Eisenhower a bien su rappeler après la guerre: "Les victoires donnent un démenti à ceux qui ont proclamé ou diront en leur temps que les démocraties sont en décadence, craignent de se battre, sont incapables de rivaliser sur le plan de la productivité avec des économies enrégimentées et refusent de se sacrifier  pour des causes communes". Le débarquement doit avant tout être considéré comme un acte purement militaire dirigé contre  le III°reich qu'il faut combattre par tous les moyens, avec un stratégie bien définie, sans oublier  qu'il a été réclamé avec insistance par les russes.

Toutefois, Bradley, dans ses mémoires indique: "Parfois, pendant cette guerre, nous avons oublié que les guerres se font aussi pour résoudre des conflits politiques" et ajoute "Aujourd'hui nous savons qu"une action militaire ne peut être dissociée d'une action politique".

La question est de savoir si Roosevelt a établi des priorités : d'abord, et avant tout, la lutte militaire contre les forces de l'axe sans se préoccuper des conséquences immédiates lors de l'après guerre, ce qui semble peu probable ! ou,  un mixte de priorité de lutte militaire associée  à  une réflexion sur l'organisation politique future de l'Europe. Les dirigeants américains, comme les russes,  n'étaient pas des naïfs,  si leur priorité absolue est, dans tous les cas, la guerre, ils n'oublient certainement pas les questions politiques, diplomatiques et économiques. Ces problèmes complexes et  sous jacents ne seront  à résoudre qu'après la victoire,  même si  les conséquences de l’occupation territoriale sont méconnues à l'heure du jour J, chacun est conscient de leur importance.
Il est vrai que ces pistes sont rarement analysées, même oubliées par les historiens sauf par les polémistes (voir ci-dessous).
Ainsi, O Wiervorka analyse  le choix du débarquement en France sous cet angle et montre qu'il s'explique bien pour des raisons purement militaires et stratégiques  (proximité, voies de communication..) mais aussi pour des raisons économiques, l'Europe de l'Ouest  libérée est un espace prospère  à ne pas laisser aux russes ! mieux vaut délaisser les Balkans et la Méditerranée (chers à Churchill) même si les russes peuvent occuper ces espaces. 
Ainsi les désaccords et conflits existaient au sein des alliés (Où attaquer en priorité ?) et aussi au niveau diplomatique entre les trois grands d'autant que De Gaulle en était exclu, pour des raisons politiques. Toutefois celui-ci , avec habileté sut s'imposer, au grand dam de Churchill "Je dois vous infliger une visite du général De Gaulle demain ((13 juin)" annonce-t-il à Montgommery. 
Ces désaccords continuent pour  la libération de la France, notamment pour la libération de Paris, et finalement le GPRF s'impose mais ne fut officiellement reconnu que le 23 octobre par les alliés. Ensuite la libération de l'Europe et la défaite allemande relèvent avant tout  d'une stratégie purement géopolitique : il fallait contrer l'avance soviétique !
Mais c'est une une fois la guerre terminée (mai 1945 ) que des signes de défiance apparaissent : les américains suppriment la loi prêt-bail aux Soviétiques et les Soviétiques ne respectent pas les accords de Yalta en Europe orientale (les élections ne sont pas « libres »). Ainsi  l’alliance va se rompre en raison de l' antagonisme  des deux systèmes, capitalisme et  communisme qui revendiquent chacun un modèle à suivre. Cette rivalité débouche sur la "guerre froide". Désormais, les américains feront tout pour montrer que c'est leur débarquement qui a permis de redonner sa liberté à l'Europe.
En fait, il ne fit qu'accélérer la défaite inéluctable du Reich bien entamée par l'avancée russe.


Les polémiques
Régulièrement resurgissent des polémiques concernant le rôle des USA dans cette deuxième guerre mondiale. Plusieurs ouvrages  ont été publiés en ce sens, et trois sont régulièrement  repris par certains médias.
-Antony C. Sutton avec "Wall Street et l'ascension de Hitler" présenté ainsi par l'éditeur :
"En mettant au jour un cloaque de mensonges, de tromperies et de duplicités, Antony Sutton révèle l'un des faits le plus marquant, et pourtant jamais rapporté, de la Seconde Guerre mondiale : que des banques de Wall Street et des grandes entreprises nord-américaines ont soutenu l'ascension de Hitler vers le pouvoir, en finançant l'Allemagne nazie et en faisant des affaires avec elle. En suivant minutieusement la piste de ce secret bien gardé, grâce à des documents et des témoignages incontestables, Sutton parvient à la conclusion que la catastrophe de 1939-1945 bénéficia surtout à un groupe privilégié d'initiés financiers. Il donne le compte-rendu détaillé, preuves à l'appui, du rôle abject que jouèrent les Morgan, les Rockefeller, les frères Warburg ou les Ford, directement ou à travers leurs entreprises, et tous ceux qui financèrent les préparatifs de la guerre la plus sanglante et la plus destructrice de l'Histoire. « Wall Street et l'ascension de Hitler » est le troisième volume d'une trilogie consacrée à l'implication directe des financiers new-yorkais dans la révolution lénino-trotskiste en Russie, l'élection de Franklin D. Roosevelt aux États-Unis et la montée du nazisme en Allemagne. « La contribution du capitalisme nord-américain aux préparatifs de guerre allemands a été phénoménale et, sans elle, l'Allemagne n'aurait jamais eu la capacité militaire qui conduisit au massacre de millions de personnes innocentes ... » « Non seulement ces banquiers et hommes d'affaires nord-américains avaient conscience de la nature du nazisme, mais il assistèrent le nazisme à chaque fois qu'ils y avaient intérêt en sachant parfaitement que la conséquence probable serait une guerre impliquant l'Europe et les États-Unis."


- Fabrizio Calvi avec "Pacte avec le diable : Les Etats-Unis, la Shoah et les nazis" 
"Les relations entre les Alliés et les nazis pendant et après la seconde guerre mondiale ont-elles parfois relevé d'un Pacte avec le diable ? Oui, si l'on se réfère à l'utilisation de criminels de guerre lors des jeux troubles de la guerre froide. Et si le silence et l'inaction valent complicité, l'absence de réaction des Alliés face à l'holocauste, qu'ils connaissaient dès les premières heures, tient elle aussi du pacte. Ce document exceptionnel est le fruit d'un long voyage au coeur des archives secrètes qui viennent d'être rendues publiques par les Américains. Fabrizio Calvi, spécialiste de l'histoire du Renseignement, démonte les mécanismes qui ont généré une véritable conspiration du silence autour de la destruction des juifs d'Europe, notamment lors de la conférence des Bermudes sur les réfugiés d'avril 1943.
Après la guerre, comment la CIA a-t-elle été manipulée par les criminels de guerre de l'organisation Gehlen ? Que cachait le mystère du « train de l'or » hongrois ? Quelle a été la véritable ampleur de l'infiltration soviétique des réseaux nazis pendant la guerre froide, notamment les réseaux dormants de Martin Bormann ? Une somme de révélations sur le cynisme et les aveuglements des vainqueurs."


 -Jacques Pauwels avec "Le mythe de la bonne guerre : Les Etats-Unis et la Deuxième Guerre mondiale" présenté ainsi l'éditeur :
" L'irruption des Etats-Unis dans la Deuxième Guerre mondiale doit-elle être considérée comme une croisade contre la barbarie nazie, la lutte du Bien contre le Mal ? Jacques Pauwels, historien, brise le mythe. A ses yeux, les Américains étaient, en effet, loin d'être inintéressés par les ressources économiques et la dimension géostratégique des régions qu'ils allaient libérer. Ils débarquèrent donc avec une idéologie, des vues politiques, une conception des rapports sociaux à préserver et, bien entendu, avec l'idée qu'il fallait assurer les intérêts de leurs entreprises et du capitalisme américain. La crainte de l'expansion communiste et le désir d'en limiter les effets ne furent évidemment pas étrangers à cette philosophie interventionniste. Ce livre démonte l'image d'Epinal du libérateur américain venant mourir sur les plages de Normandie dans un but philanthropique et propose à la place une nouvelle lecture des faits, à la manière d'un puzzle qui se verrait soudain assemblé, après des décennies. Une contre- histoire de la Deuxième Guerre mondiale qui modifie radicalement notre vision du XXe siècle et offre un nouveau regard sur l'époque actuelle."

Ces publications qui se présentent comme des ouvrages historiques sont essentiellement et avant tout des livres polémiques  très orientés anti-américain. Le auteurs oublient et occultent volontairement des pans entier d'histoire pour ne servir que leur idéologie. Aves des raisonnements simplistes, on montre que les USA ont tout prémédité, qu'ils  semblent responsables de tout et deviennent les accusés de cette guerre. On oublie un peu trop vite qui sont les agresseurs et   qui sont les responsables. Ainsi sont évacuées les conséquences du pacte germano-soviétique : un engagement de neutralité en cas de conflit entre l'une des deux parties et les puissances occidentales, plusieurs protocoles restés longtemps secrets qui délimitaient les sphères d'influences de l'Allemagne nazie et de l'URSS dans les pays situés entre eux (Scandinavie, pays Baltes, Pologne, Roumanie…), . un éventuel partage de la Pologne devenu effectif après que l'Allemagne nazie eut envahi la Pologne le 1er septembre 1939, suivie par l'URSS le 17 septembre.On va même jusqu'à sous entendre que le débarquement américain a agressé la France.
Ce n'est pas une révélation que d'indiquer que  des criminels de guerre nazis exfiltrés  se sont cachés en Amérique Latine   au sein d'une communauté bien organisée, telle que décrit dans l'ouvrage d'Olivier Guez : "La disparition de Josef Mengele", un formidable roman qui en dit long sur le destin des Nazis sans pour autant rentrer dans des polémiques ou des généralisations simplistes.

Certes, on sait que l'argent n'a pas d'odeur même pour certains financiers de Wall Street, certaines firmes internationales  ayant des filiales en Allemagne  (Ford, General Motors, ITT)   se sont enrichies  en se liant aux nazis et quelques uns ont même affiché avant la guerre une relative sympathie, cas  de Charles Linbergh (mais qui change d’avis après l'attaque de Pearl Harbor, Henry Ford (idéologie controversée),  Joseph Kennedy, le père de J.F.K, (ambassadeur à Londres qui  dut démissionner en 1940).  La collaboration de Louis Renault  n' a pourtant jamais été assimilée  de la même manière.
Généraliser et établir en système des erreurs individuelles relèvent de thèses  conspirationistes et d'une volonté de manipuler le sens de l'histoire, en effet, de tout temps, en tout lieu certains sont toujours prêts  à tout pour s'enrichir sans se préoccuper d'idéologie, sans aucun problème de conscience. C'est toujours le cas aujourd'hui. Une minorité n'est pas représentative d'un État, pourtant c'est que sous entendent ces ouvrages que ce soit dans leur contenu ou, plus astucieux, dans leur titre racoleur et c'est bien là que se situe leur mauvaise foi.

Conclusion : les motivations de Roosevelt
Lorsqu'il est réélu pour un troisième mandat, Roosevelt se sent  les mains plus libres en matière de géopolitique. Il obtient en mars 1941 le vote de la loi "prêt-bail" pour "vendre  des armes  à  tout pays dont le président jugerait la défense essentielle pour la sécurité des États-Unis". L'industrie américaine se met toute entière à son service et rentre  dans une phase d'expansion et de prospérité sans précédent.
 Il  organise une rencontre avec le Premier ministre Winston Churchill,  "quelque part en mer", au large de Terre-Neuve, le 14 août 1941. Les deux hommes s'engagent sur des principes moraux basés sur la démocratie et la paix, en particulier en refusant tout agrandissement territorial, en accordant le droit des peuples à choisir leur forme de gouvernement. Le document signé par les deux dirigeants est connu sous le nom de Charte de l'Atlantique, à l'origine de la charte des Nations Unies. Dès le mois suivant, la loi « prêt-bail » est étendue à l'URSS de Staline, alliée obligée des démocraties.
Ces  fondements d'une nouvelle politique internationale montrent que les visées de Roosevelt sont avant tout morales. Ce sera  l'attaque japonaise sur Pearl Harbor qui l'amènera  à déclarer la guerre même s'il fut  toujours favorable à une intervention aux côtés de l’Angleterre .
Conscient que la plus grande menace est l'Allemagne nazie, Roosevelt décide de donner la priorité à la guerre européenne : "Germany first".
Les considérations géopolitiques arriveront beaucoup plus tard. Pour l'heure, la défaite  de l'Allemagne nazie n'est encore qu"une volonté,  lorsque  la victoire sera inéluctable, reste à en déterminer le moment...  la politique prendra le devant.
Le philosophe Michel Foucaut affirme que "c’est la politique qui est la continuation de la guerre par d’autres moyens, et non l’inverse".  (pour contrer Clausewitz qui affirme "La guerre n’est qu’un prolongement de la politique par d’autres moyens").
C'est ce que la guerre froide nous démontre.