Défenses et stratégies allemandes inefficaces ?

Pourquoi les allemands n'ont pas repoussé les forces alliées ? les raisons sont multiples mais toutes liées à leur contrainte d'avoir, partout,  uniquement une position défensive face  à un débarquement  dont date et lieu sont une inconnue alors que le Front Est recule face à l'armée rouge. Une position intenable.


Une défaite programmée ?
Certains  pensent que la stratégie d'Hitler était planifiée et bien réfléchie depuis  l'invasion de la Pologne  en 1939 puis de la Tchécoslovaquie.  Pourtant les analyses récentes  (B Wengler, historien allemand) démontrent le contraire en expliquant que les premières attaques nazies  demeurent des aventures militaires  et  répondent à des "actions policières" contre un adversaire isolé et faible. La suite relève avant tout de l'inertie occidentale puis  d'un plan audacieux mais risqué  pour envahir la France qui permet à Hitler d'être en juin 1940  à l'apogée de son règne : il domine l'Europe et passe pour un brillant stratège. Désormais, les problèmes commencent : l'Angleterre continue avec bientôt le soutien américain, l'opération Barbarosssa est stoppée aux portes de Moscou au coeur de l'hiver. En décembre 1941 les forces allemandes éparpillées sont épuisées et doivent désormais se battre sur plusieurs fronts ce qu'Hitler ne souhaitait surtout pas d'autant que les pertes allemandes sont d'un million de soldats (1/3 de l'armée). Désormais la guerre sera longue et mondiale, Hitler  a encoore l'espoir de voir les anglais abandonner, les américains se tourner uniquement vers le Pacifique mais ce fut le contraire :  "Germany First". Désormais, il lui  faut donc sécuriser les conquêtes mais  début 1943 cela représente, avec tous les fronts, 18.000 km à protéger d'un éventuel débarquement. Très vite se pose le problème des ressources  humaines car le front de l'est est très  meurtrier (minimum équivalent à 3 divisions par mois) avec un réel  manque de réserves et le problème des ressources économiques avec les pertes d'espace à l'Est (blé d'Ukraine, manganèse du Donetz) au moment où les bombardements aériens alliés s'amplifient sur l'Allemagne. Il n'y a déjà plus de stratégie allemande pour vaincre, même une paix séparée est inenvisageable. Le recul s'amplifie: perte de l'Afrique du Nord, échec de la guerre sous marine, débarquement en Sicile avec la menace de plus en plus précise d'un débarquement allié en Europe de l'Ouest. Hitler doit, fin 43, redéployer  des effectifs du front et vers l'ouest. Après Stalingrad (février 1943) l'armée rouge débute son offensive et désormais la défaite allemande est inéluctable. Le débarquement allié ne fera que l'accélérer.



Fortitude : L'effet surprise
Il est impossible aux allemands  de connaître  et prévoir les plans alliés face  à un "rempart de mensonges " (Churchill) . Le plan d'intoxication  marche à merveille : la menace peut intervenir partout en Europe ! Hitler pense que les alliés débarqueront près d'un grand port. Certes, le débarquement est attendu .. mais où? le secret est total. Les allemands ne savent pas où disposer efficacement leurs troupes.
Hitler hésite continuellement :  "Tantôt, il craint une invasion en Norvège,  tantôt en Hollande,  puis en Somme, en Normandie, en Bretagne quand ce n'est pas le Portugal, l'Espagne, l'Adriatique. A faire ainsi le tour de la carte, les yeux lui sortaient de la tête" (Gal Walirmont de l'OKW). Toutefois  l'Etat major allemand est persuadé que le débarquement se fera dans le Pas de Calais, y compris Rommel et Von Rundstedt.
Mais en mars 1944, Hitler  indique sa dernière intuition : "Le débarquement anglo-américain est inévitable et aura lieu. Mais nous ignorons où et quand. Néanmoins, les deux secteurs les plus  favorables et les plus menacés sont la Bretagne et le Cotentin car ils offrent une possibilité d'établir une vaste tête de pont". Rommel  ira dans ce sens en pensant  qu'il pourrait s'agir d'un leurre  en attendant un débarquement de grande envergure dans le Pas de Calais, c'est pourquoi il renforce les défenses dans ces secteurs et fait arriver de nouvelles unités.
Le commandement allemand, désuni, est dans le flou.

Les allemands  n'ont jamais cru que c'était le véritable débarquement, ce 6 juin, en Normandie, mais une feinte destinée  à les obliger à dégarnir le Pas de calais : le  plan d'intoxication allié est un grand succès  d'autant qu'à la mi juillet Hitler possède un maximum de troupes toujours concentrées dans le Pas de Calais. Les divisions allemandes seront maintenues à distance du vrai champ de bataille, le piège a bien fonctionné.



Mur de l'Atlantique : un mythe ?
C'est en mars 1942 que le Führer donne ses directives de construire d'ici l'été 1943 "15 à 20 casemates par km". Toutefois construire de telles défenses sur 6000 km de côtes, de la Norvège  à l'Espagne, sans oublier la Méditerranée, est impossible.
Il sera donc installé à intervalles réguliers des batteries d'artillerie dont les canons, seront en "encuvement" ou à l'abri dans des "casemates" en béton. Les plages, favorables à un débarquement, seront particulièrement équipées par des "WN" (Widerstandsnest ou points fortifiés) et des Stp (Stützpunkt ou points d'appui) ; qui comprendront, outre les casemates, des "tobrouks" ("ringstande") abris bétonné avec ouverture circulaire pour y positionner mortier (ou mitrailleuses ou DCA) ; l'ensemble, plus ou moins camouflé, sera complété de divers abris (soldats, munitions, infirmerie, projecteurs...) reliés par souterrains ou tranchées. Des barbelés, champs de mines et lances flammes protégeront l'ensemble. En bordure de plages seront installés mur en béton et fossés antichars et sur la plage divers obstacles.
L'objectif fondamental de ce mur est de "repousser avec certitude toutes les tentatives de débarquement, mêmes celles effectuées par des forces ennemies plus importantes avec le plus petit nombre possible de troupes permanentes" (directive du 14/12/1941 du commandement suprême). Toutefois la priorité concernait les côtes norvégiennes et le Nord de la France, lieux les plus probables de débarquement, aussi les côtes normandes ont-elles des défenses plus faibles.
L"Organisation Todt" entreprise publique du III° Reich effectue tous ces travaux qui nécessitent matériaux et main d’œuvre en grosse quantité même si les techniques s'avèrent efficaces ("coffrage perdu" en parpaings). L'on estime que Todt a utilisé 450.000 personnes pour construire 17.000 ouvrages sur 6000 km de côtes, soit 11 millions de tonnes de béton avec 1 million de tonnes d'acier pour les armatures.
L'organisation Todt pour la Normandie (basée à Cherbourg) emploie de plus en plus d'ouvriers :de 9902 personnes dont 7722 français en 1942 à 19617 employés en 1944. Ainsi la plupart des "jeunes" de Saint Laurent, Colleville et Vierville sont-ils "requis" à ces tâches pour lesquelles ils se montrent particulièrement maladroits... et peu enthousiastes.
 En juillet 1943, l'objectif initial est loin d'être atteint, seulement 50 % des ouvrages seraient réalisés ; aussi décide-t-on de concentrer les efforts sur le Pas de calais et, ailleurs, de renforcer et multiplier les défenses. Rommel, suite à son inspection du mur, lance la construction  d'ouvrages supplémentaires et fait en particulier installer des milliers de défenses sur les plages (dont les "asperges de ROMMEL"). Fin 1943, Hitler " le plus grand bâtisseur de forteresse de tous les temps" exige que le mur de l'Atlantique, s'intensifie.
Le 29 janvier 44 (puis en mars et en mai) Rommel inspecte les défenses d'Omaha et fait accélérer les constructions,il indique dans son carnet : "Voyage d'inspection du Cotentin qui parait devenir l'objectif principal d'un débarquement ennemi" (9/05/44). Il fait multiplier les obstacles sur la plage (hérissons tchèques, troncs d'arbres minés, portes belges, pieux minés ou asperges de Rommmel, tétraèdres en béton...) afin de surprendre l'ennemi aussi bien par marée haute que basse ; les bombardement aériens  alliés redoublant, il fait mettre à l'abri les canons en attendant la fin des travaux des casemates, cas à la pointe du Hoc ; enfin  il décide  de mettre place "les jardins du diable", autrement dit des champs de mines qu'il aurait souhaité installés sur 10 km de profondeur, mais le  6  juin, seul le littoral en sera équipé, bien loin du nombre prévu de  20 millions de mines.

Néanmoins tout ne sera pas terminé le 6 juin (ex WN 66). On se demande "Pourquoi on n'a pas commencé plus tôt", s'exclame Rommel. 
L'on considère que le 6 juin les 2/3 du programme aurait été réalisé, certains WN étant incomplets : là, des tranchées absentes, plus loin du béton non encore coulé dans un coffrage tout prêt, des batteries non mises en service, à la pointe du Hoc, où les canons étaient à l'abri dans un petit chemin en attendant la fin de la construction de la troisième casemate. En général,  le "mur" sur Omaha, est mal ou insuffisamment équipé, à la fois en hommes, matériel et munitions

Quel rôle pour ce mur ?
Ce mur entraine aussi des avis contradictoires qui deviendra  la fameuse "Panzerkontroverse".
Le maréchal Von Rundstedt pense que "le mur est un mythe. Rien devant, rien derrière. Un simple décor !(...) Un simple bluff (...) Un assaut violent, mené pendant une journée par une force résolue, devait suffire pour rompre cette ligne, en n'importe quel endroit." puis il précise "une fois le prétendu mur percé, ces fortifications n'ont plus aucune utilité".
Goebbels, le propagandiste officiel, affirme qu"une attaque ennemie si furieuse qu'elle soit, est vouée à l'échec" et compare le "mur" à la muraille de Chine :"Nous avons fortifié la côte(..) en y installant les armes les plus implacables (..) c'est pourquoi une attaque ennemie, si puissante et furieuse qu'elle soit, est vouée à l'échec. A Dieppe, ils ont tenu 9H sans mur" 
 Rommel est persuadé que ce mur est indispensable mais insuffisant, c'est pour cela qu'il le développera "la guerre sera gagnée ou perdue sur les plages".


Ciel, mer et terre
"Sans notre maîtrise écrasante de l'air au moment de l'invasion, l'assaut contre le continent aurait été extrêmement risqué, sinon impossible" (Eisenhower)
L'offensive aérienne, décidée début 1943, fut de très grande envergure pour "disloquer et détruire le système militaire, industriel et économique allemand et saper le moral du peuple" . Les consignes aux aviateur étaient claires : "Détruisez l'aviation ennemie partout où vous la rencontrerez, dans les airs, au sol, dans les usines. C'est une obligation absolue" (Gal Arnld, chef de l'US Air Force). Les missions vers l'Allemagne vont se multiplier, parfois avec beaucoup de pertes de bombardiers B-17, limitées en 1944 par la présence de  d'escorte de chasseurs. Ces milliers de tonnes de bombes n'empêchent pas les allemands de produire 3000 appareils en juin 44 contre 1500 en janvier, car ils avaient délocalisé les usines, toutefois ces avions doivent sur disperser sur la multitude de fronts. De plus, l'Allemagne manque cruellement de pilotes  trop rapidement formés pour un millier  d'avions en France, en plus ou moins bon état. Le Gal Schmid indique à Goebbels "Nos pilotes de chasse se fatiguent et se démoralisent, nous en perdons un tiers par mois, donc en trois mois  nos escadres sont usées !" Enfin,  à partir de l'été 1944, la défense aérienne allemande  s'effondre, submergée par les appareils alliés et en manque chronique de carburant.
Le ciel de France est aux mains des alliés avec ses  11.000 avions.

Les forces navales à l'Ouest ne sont pas mieux nanties, elles aussi ont subi des pertes considérables. La Kriegsmarine est affaiblie :  5 destroyers, 5 vedettes lance torpilles, 36 vedettes  rapide localisés dans les  grands ports  (Brest, Cherbourg, Le Havre, Dieppe) , ainsi que 37 sous marins et plus des 500 petits bâtiments hétéroclites éparpillés sur la côte ouest.
Les alliés maîtrisent aussi la mer.

Seul le mur de l'Atlantique, l'infanterie, les blindés offrent un espoir aux nazis

Environ 60 divisions sont présentes en  Europe de l'Ouest  (700.000 soldats) mais de valeurs inégales : certaines en repos, d'autres inexpérimentées, ou statiques. En fait seules une trentaine demeurent efficaces, mais elles sont disséminées des Pays Bas  à la Méditerranée. Elles doivent défendre 5000 km de côtes aussi doit-on les concentrer sur les secteurs les plus menacés (Pas de Calais)
Ainsi en Normandie, à proximité du littoral, trouve-t-on 7 à 8 divisions d'infanterie ainsi que  près de Saint Lô, le 6°régiment de parachutistes et la 30° brigade mobile ; au sud de la Manche se situe la brigade russe "Bouriatchenko". Rommel réclame début juin, la venue de la 12e SS Hitlerjugend et la Panzer Lehr, trop éloignées à son avis.
De plus l'armée allemande est peu mobile puisque 90% ne se déplace que par la voie ferrée, à cheval  ou à bicyclette! les alliés le savent et ont entrepris la destruction des moyens de communication... Également,  la présence des "Osttruppen", soldats de l'armée rouge capturés sur le font  et utilisés sur le front Ouest pour combler les vides, très peu motivés et de nombreux soldats en convalescence, forment selon Von Rundstedt : " Du personnel de second ordre"
Néanmoins les soldats allemands sont très disciplinés et dévoués, certains mêmes fanatisés ce qui n'était pas le cas des "Osstruppen" qui s'enfuirent au premier tir américain.

A noter que sur le plan matériel, les chars allemands (Tigre), l'artillerie avec ses canons de 88 mm, les mitrailleuses et les mortiers étaient supérieurs en qualité à ceux des alliés mais uniquement sur ces aspects car le nombre et la variété du matériel militaire allié demeurait inégalable.

Sratégie indécise "La Panzerkontroverse"
Le Reich doit rejeter les anglo-américains à la mer car il sait qu'il ne peut combattre sur deux fronts  à la fois (en fait, le  6 juin, il en aura trois avec l'Italie et la Russie). Hitler s'adresse à ses généraux le 20 mars 44 : "L'échec d'une tentative de débarquement représenterait pour nous beaucoup plus qu'un succès local sur le front de l'ouest. Ce serait l'élément capital dans l'ensemble des opérations de la guerre et  et donc dans le résultat final. Les 45 divisions actuellement stationnées en Europe nous font défaut en Russie : il faut que nous les transférions là-bas, aussitôt la décision emportée à l'Ouest, de manière à obtenir un renversement total de situation." Cette option, la seule pour envisager une victoire,  nécessite  de renforcer les défenses littorales et d'avoir une stratégie efficace pour le jour du débarquement.
Le haut commandement allemand manque de souplesse puisqu’aucune décision ne peut être prise sans l'accord d'Hitler, surtout pour les troupes blindées alors que marine et aviation semblent  plus indépendants. Entre  commandants,  les rivalités sont fortes et les liens de dépendances complexes à un point tel que Rommel a l'habitude de s'adresser directement au Führer car son supérieur Von Rundstet en dit : "Un chef très compétent pour les opérations peu importantes".

En fait, la Wehrmacht compte surtout sur  ses blindés ( 10 Divisions soit 165.000 hommes et 1700 chars)  pour faire la différence. Mais comment, où et quand les utiliser ? Les divergences de stratégie sont réelles.
 Rommel, commandant du groupe d'armée B en France, pense que  "les premières 24 heures seront décisives" il  préconise  donc de stopper le débarquement sur la plage, : "C'est lorsque l'ennemi accoste qu'il se trouve dans la phase la plus critique. Les hommes sont hésitants, le terrain inconnu.  La guerre sera gagnée ou perdue sur les plages". Donc  " Toutes nos forces  doivent se trouver le long des côtes", il faut des réserves près du littoral avec des unités blindées  sur l'arrière immédiat pour intervenir rapidement, de  plus Rommel craint beaucoup que l'aviation alliée attaque des forces en déplacement.
Le maréchal Von Rundstedt, chef des armées allemandes de l'ouest, qui ne croit pas beaucoup dans le "mur" préfère laisser faire un débarquement pour ensuite réaliser une violente contre offensive de blindés aussi souhaite-t-il une réserve opérationnelle de  9 divisions blindées et motorisées localisées en retrait des côtes (autour de Paris)  pour intervenir  n'importe où sur le littoral au moment du débarquement.
La polémique s'envenime...Hitler hésite et accorde, en avril 1944, 3 panzerdivisions près du littoral pour Rommel et 3 autres pour le Sud de la France et, enfin,  4 unités en réserve stratégique pour Von Rundstedt. Une solution qui ne satisfait personne, de toute façon, le Fuhrer aura encore son mot à dire le moment venu ! Rommel fut donc le stratège allemand le plus "clairvoyant".


Désorganisation
A partir de mars 19944, les alliés commencent à détruire  systématiquement les voies de communication (voies ferrées essentiellement)  afin de ralentir au maximum le déplacement des renforts allemands, et c'est l'aviation lourde qui en la charge. très vite les alliés s'aperçoivent que ces bombardements font de nombreuses victimes civiles  parmi la population française ce qui provoque des tensions entre alliés : Churchill s'en émeut, "Ils sont nos amis", le Gal Koening chef des FFI propose de les remplacer par des sabotages confiés à la résistance, mais Roosevelt comme Eisenhower sont intraitables : " Ces bombardements accroitront nos chances de succès... les calculs de pertes sont grossièrement exagérés". Toutefois, il sera quand même demandé aux pilotes d'être "scrupuleux pour éviter les objectifs civils".
Gares de triages, carrefours,  dépôts, sont détruits habilement pour donner l'impression que le débarquement se fera dans le Pas de Calais, alors qu'en fait, il s'agit d'isoler la Normandie !

Quand la météo s'en mêle ! 
Début Juin, les conditions météo sont mauvaises et peu propices à un débarquement fixé à l'origine le 5.  Or, le 4 juin les prévisions sont très mauvaises : nuages, mer démontée. Trop de périls, Eisenhower reporte de 24h le débarquement et il faut d'urgence  rappeler les navires déjà partis... Le 5 juin est annoncée une période plus calme pour le matin du 6 juin, aussi la décision est-elle prise.
Les allemands pensent que cette tempête  ne permet pas un débarquement.  Ils en ont profité pour se relâcher, ainsi Rommel est parti  à Berlin fêter l'anniversaire de sa femme ! Le 6 au matin est prévue, pour les officiers, à Rennes une réunion de travail "Kriegspiel" sur le thème d'un débarquement en Normandie...


Pas de renforts
Des renforts suffisants et rapides  n'arriveront pas à Omaha. Les ordres sont tardifs : la 21° Panzer, localisée au S-Est de Caen quitte sa position vers 15H,  le 6 juin. Par ailleurs, les autres divisions de panzers proches  (12° située entre Evreux et Dreux) n'arrivent que le 7 et le 8 pour la Panzer Lehr près de Chartres. Les autres divisions arriveront courant juin avec beaucoup de retard en raison des sabotages et bombardements des trains, ponts et routes ainsi la 275° DI mettra 7 jours pour faire 250Km !.
S'ajoutent l'absence  d'aviation allemande, quelques 319 appareils étaient théoriquement disponibles mais seuls quelques uns ont essayé de survoler sans succès Omaha, et  l'absence de la  marine, ainsi la plupart des gros navires sont basés trop loin : 301 à St Malo, 201 sur la façade atlantique, Brest et autres ports. Les U boot sont aussi  absents.




Les forces allemandes présentent donc beaucoup trop de faiblesses pour empêcher la réussite du débarquement allié.
Si les premières vagues ont été lourdement attaquées par des allemands bien positionnés avec leurs mitrailleuses sur les hauteurs du plateau et  à l'entrée des valleuses, au bout de quelques heures, ils commencèrent à faiblir et reculer:  attaques des Gi's, approche des navires  durant la matinée qui ont enfin détruit les bunkers. Dans l'après midi un manque de renforts et de  munitions  alors que les  moyens américains en hommes et en matériel ne cessaient d'augmenter ont fait définitivement reculer les allemands. La forte opposition allemande du matin du 6 juin  à Omaha  est uniquement liée  à l'échec des bombardements.
On ne peut savoir, si  la stratégie de Rommel avait  été appliquée, ce qu'il serait advenu de ce débarquement, mais il est  probable que l'ampleur et la modernité de la puissance militaire américaine aurait écrasé une Allemagne affaiblie et usée sur tous les fronts.