BD et jeux vidéos

La BD s'est elle aussi emparée du D-Day et en particulier d'Omaha. Ces ouvrages doivent avoir un certain succès car des collections entières sont consacrées au différents sites du débarquement:



Il existe trois manières de présenter le débarquement à Omaha  en bande dessinée:

-BD descriptive des évènements militaires

  • Opération Overlord "Omaha Beach"  Tome 2 Editeur Glénan  Paru le 16.04.2014

Cette BD, créée spécialement pour le cinquantième anniversaire du débarquement   se plaît à se situer
 au niveau de ce qui se fait au cinéma : du  grand spectacle pour décrire le débarquement à Omaha.
"2014 commémore le 70ème anniversaire du débarquement en Normandie. À cette occasion, les éditions Glénat vous proposent de revenir sur le D-Day à travers trois albums indépendants, centrés chacun sur un objectif stratégique précis de cette opération militaire historique. Une spectaculaire série qui nous raconte aussi, à l’instar de Il faut sauver le soldat Ryan, le conflit à hauteur d’hommes."
Son seul intérêt résiderait dans le fait qu'elle personnalise les protagonistes, qu'ils soient Gi's, allemands ou civils, ce qui  donne un vernis de réalité. Toutefois elle se contente d'illustrer un épisode de la guerre, avec ses préparatifs,  avec inévitablement quelques erreurs historiques.
Pour le dessin, difficile pour un non spécialiste des BD d'apprécier, certains trouvent  que: "le trait est fin et les couleurs sont superbes" d'autres que "les couleurs et le trait sont trop lumineux et presque trop bon enfant pour représenter la violence"



  • Normandie Juin 44, T1, Omaha Beach et Pointe du Hoc 

"Pour compléter la vocation pédagogique d’une telle œuvre, un dossier final de 16 pages, signé Isabelle Bournier et Marc Pottier, revient avec force précisions et photos d’époque, sur les différents terrains ou aspects du D-Day."

Une histoire dans l'histoire du débarquement ! le héros, dessinateur, doit dessiner "en live" le débarquement et la prise de la pointe du Hoc. De là, une BD classique qui essaie de faire de la pédagogie en allant à l'essentiel mais qui nécessairement tombe dans le superficiel et la facilité. Pour se donner une vocation pédagogique (sic) un dossier de 16 pages apporte quelques précisions au récit. On se contentera d'apprécier cette bonne volonté surtout si elle permet  à de jeunes lecteurs d'entrer dans l'histoire par ce biais.




Si les auteurs affirment que le souci historique  et documentaire est de rigueur, cela ne se voit pas dans le dessin des arrières plans qui, souvent, n'ont rien  à voir avec la réalité du terrain, tel  ces deux extraits censés représentés Omaha avec ses défenses.

Seule la trame historique existe mais elle reflète toujours les clichés habituels comme le fait le cinéma.
Les  personnages sont caricaturés dans leur expression figée censée trahir leur émotion, mais souvent avec un  raideur déconcertante. 
L'intérêt de ces BD se limite  à l'attrait des plus jeunes pour ce type de lecture : mieux vaut les lire que de rien savoir, ni rien connaître. C'est déjà un atout considérable permet d’appréhender au mieux ces heures décisives et de s’imprégner de la tension qui régnait.


-BD romancée 

  • Omaha Beach,  Airborne 44 - 3   Nouvelle édition 2014,
    Scénario : Philippe Jarbinet Dessin : Philippe Jarbinet

    Il faut oser le faire ! une romance au débarquement...e n 1938, un jeune franco-américain de 17 ans, Gavin, en vacances avec ses parents à Vierville   tombe amoureux d’une séduisante jeune française, Joanne...Six ans plus tard, le 6 juin 1944, Gavin  débarque s au sein de la première vague d’assaut r à Omaha Beach,mais il doit être le seul GI à ne penser qu'à  Joanne...mais cela lui donnera la force de survivre…
    Une évocation habile de la grande histoire à travers les petites histoires mais sans grand suspens !  Des personnages attachants qui ne sont pas des héros. Pourtant on retrouve les éternels clichés : collaboration, Vichy et la forte influence du Soldat Ryan...






-BD qui mixte photos, images et textes
  •  Omaha Beach, 6 juin 1944 (Capa, Morvan, Tréfouël, Lebrun, Bertail) – Dupuis 
Cet ouvrage sort du lot, en effet il mixte avec habileté les clichés de Capa réalisés  à Omaha avec une bande dessinée qui relate le récit de ces prises de vue de Capa, associées  non seulement à son vécu sur la plage, mais  à son histoire de juin 1944  jusqu’à 10 ans après. On vit le débarquement avec les yeux de R Capa qui avance avec tant de difficultés et de peur sur la plage ! Le dessin sobre en noir et blanc donne une ambiance oppressante et ajoute de la noirceur à  cette funeste journée.
L'album se compose donc d'une BD de reportage  de  54 planches qui historise le contexte au travers  du correspondant de guerre qu'est Capa, puis  les fameuses onze  "Magnificent Eleven" commentées, seules et uniques photos du débarquement prises  le matin du 6 juin à Omaha, enfin un texte illustré d'archives photos  retrace le parcours du photographe de l'agence Magnum.
Cet entrelacement  est une idée géniale qui mêle dessin, histoire,  photos et textes   ; cela permet de mieux comprendre le travail du reporter et la tension qui régnait sur la plage au travers des rares images  affichant l'angoisse des Gi's affrontant le danger et la mort. Cet ouvrage est une réussite tant par son originalité,  sa présentation et surtout pour l'hommage brut de l'image et du trait qu'il rend aux soldats et aux reporters photographes.








-BD pour les enfants
  • Le clan des Bordesoule  - le secret d'Omaha Beach  Broché – 15 avril 2014
Le Clan des Bordesoule vont plonger eux aussi, 70 ans plus tard, dans cet épisode historique. Une
nouvelle mission...leur "débarquement" en Normandie sera détonnant.


À l’occasion d’un mariage à Bricqueville-sur-Mer, dans la Manche d’une cousine éloignée, Mathilde Bordesoule, le Clan quitte son terrain favori de l’île de Ré pour la côte normande, il est  invité à l'événement, qui coïncide avec l'anniversaire du débarquement.
Le marié, Augustin Steven, est américain et demande l’aide du Clan – dont la réputation en matière d’enquête a traversé l’Atlantique ! – pour retrouver des films pris par son grand-père, soldat le jour du Débarquement. Par précaution, le valeureux GI les avait cachés dans la cave d’une maison qui semble bien avoir disparu.
Le Clan enquête de musée en village, d’ambulance d’époque en véhicule blindé mais aussi d’amateurs curieux à antiquaires mal intentionnés.
Une découverte géographique de la Normandie du Débarquement avec le récit, adapté aux enfants, des douloureux combats d’Omaha Beach.





A quoi sert la BD historique  ?
La BD est une fiction scénarisée  autour d'un ou plusieurs personnages  fictifs (ou non) au travers d'une trame historique connue. Dans aucun cas, elle ne  prétend   être de l'Histoire même si parfois  elle peut prétendre à l'éclairer. C'est un support original qui donne une ambiance, plus ou moins vraisemblable de  l'histoire et du contexte de l'époque avec inévitablement les erreurs et clichés habituels.
Elle ne peut que servir de vulgarisation auprès des amateurs et les inciter à en savoir plus en utilisant d'autres moyens plus conventionnels mais plus aboutis pour comprendre et analyser  les évènements : lire de vrais livres d'histoire. Certes c'est plus difficile et demande des efforts que la bande dessinée ne nécessite pas, au contraire, elle est avant tout ludique. Ce qui en fera sa force, ce sera son dessin précis et détaillé, sa couleur originale et le réalisme qui traduira les effets sonores  induits par les actions de guerre.
Alors soyons convaincu qu'elles ne peuvent qu'enrichir leurs lecteurs.

Et les jeux vidéos ?
Un seul et unique exemple car ce type d'amusement est bien trop éloigné de nos pratiques....
Battlefield 1942 (« Champ de bataille ») est un jeu de tir évoluant dans l'univers de la Seconde Guerre mondiale, conçu pour le jeu multijoueur  en réseau.
Ce jeu se joue en deux équipes, les Alliés et l'Axe. Le joueur incarne, selon son choix, un soldat d'un camp ou de l'autre, et joue sur des grandes batailles de la Seconde Guerre mondiale, à partir de 1942, dont la bataille d'Omaha Beach.
Le but : tuer un ennemi rapporte 1 point, prendre un drapeau rapporte 2 points, tuer un membre de son équipe (teamkilling) retire 2 points. Le  joueur utilise du matériel de guerre: véhicules (chars, voitures, avions, navires de guerre…), armes fixes (mitrailleuses, canons défensifs, DCA…).
L'opus le plus récent de la série est Battlefield V, sorti en  novembre 2018.

Battlefield  n'est qu'un  spectacle interactif simpliste, de très mauvais goût,  qui  restitue un champ de bataille géant en une  cour de récréation abjecte.
Et ce n'est surtout pas un  produit culturel, c'est un vulgaire jeu virtuel qui  s’apparente à une mauvaise plaisanterie puisqu'il faut "tuer", totalement  irrespectueux de l'histoire et des hommes.
Un produit absurde, navrant, stupide et risible que les amateurs considèrent  pourtant  comme le meilleur jeu du moment.
Mieux vaut ne pas jouer d'autant qu'il y a quand même une très bonne nouvelle... le jeu vidéo  pourrait endommager le cerveau...
"Les jeux vidéo de tir à la première personne, ou FPS (pour first-person shooter) sont mauvais pour le cerveau lorsqu’ils sont pratiqués en excès, selon une récente étude québécoise publiée dans la revue scientifique Molecular Psychiatry.
L’abus des jeux d’action de type FPS provoquerait l’atrophie de certaines zones essentielles du cerveau, dont l’hippocampe. Avec, à la clé, un risque plus élevé d’apparition de pathologies mentales comme la schizophrénie, le syndrome de stress post-traumatique ou la dépression…"




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