Diverses chansons & poésies & prières

L'image mythique du GI  a inspiré divers paroliers  et chanteurs  en tous genres, connus ou inconnus. Bien sûr la démarche varie selon les auteurs:
-dénonciation de la politique anti américaine de De Gaulle avec "les ricains" de Sardou
-fustigation de l'hypocrisie française en rappelant le passage rapide du soutien au maréchal à De Gaulle avec Renaud dans  "Hexagone"
-apologie du héros venu se sacrifier pour notre liberté pour les autres textes d'ailleurs consacrés exclusivement à Omaha
-prières exaltées les autorités politiques et militaires
(Tous les textes figurent en intégral en bas de cette page)

Il ne faut pas oublier l'impact des  morceaux  de jazz qui ont accompagné le débarquement allié et la Libération.

CHANSONS

Les ricains 

Les Ricains est une chanson française, composée par Guy Magenta, écrite et interprétée par Michel Sardou en 1967. Elle est publiée chez Barclay d'abord en single 45 tours, puis, dans une deuxième version, sur l'album J'habite en France sorti en 1970. En 1989, la chanson est réenregistrée pour l'album Sardou 66. Depuis, elle est devenue l’un des classiques du chanteur.
Sur un arrangement country, la chanson rend hommage au sacrifice des soldats américains lors du débarquement Allié sur les plages de Normandie le 6 juin 1944.

Contexte
La chanson est sortie en 1967, au moment où le Général de Gaulle condamne la guerre du Viêt Nam, menée par les États-Unis et décide de retirer la France du commandement intégré de l’OTAN
Remarquée par ses paroles politiquement engagées, la chanson est censurée à la demande des autorités gaullistes et interdite de radio. Elle vaut à Sardou, âgé de 20 ans, de se faire une petite notoriété, d’avoir un premier succès d'estime et d'être catalogué comme un chanteur de droite alors que les chansons engagées dans les années 1960 penchent plutôt à gauche.

Signification des titres, paroles et gestes
Le terme « ricain » est un terme d’argot servant à désigner, de manière péjorative, les Américains dans le sens restrictif d’« habitants des États-Unis ».
Le texte fait écho à deux périodes historiques distinctes, celle de la Seconde Guerre mondiale qui a précédé et celle, alors contemporaine, de la guerre froide. Dans un monde devenu bipolaire, la France critique  l’OTAN, sous influence américaine.
Les paroles font explicitement référence au débarquement de Normandie, le 6 juin 1944 des GI's américains

« Si les Ricains n’étaient pas là

Vous seriez tous en Germanie

À parler de je ne sais quoi

À saluer je ne sais qui. »

Il est notamment question d’un soldat américain type, anonyme, qui est décrit comme

« un gars venu de Georgie

Qui se foutait pas mal de toi

Est venu mourir en Normandie

Un matin où tu n’y étais pas. »

Les paroles font également part de l’ingratitude ou du manque de reconnaissance de certains Français (l'« amicale du fusillé » fait référence au Parti communiste français, qui s'est souvent présenté après 1944 comme le « parti des fusillés ») envers ses libérateurs :

« À l’amicale du fusillé

On dit qu’ils sont tombés pour rien. »

Si les paroles sont politiquement engagées, l’interprétation scénique lors des tours de chant ne l’est pas moins puisque son interprète fait le "salut fasciste" pour illustrer A saluer je ne sais qui, geste interdit par la législation française, qui était en usage dans les pays occupés par l’Allemagne nazie, ainsi que le "poing levé", salut en usage dans les pays communistes  de l’Europe de l’Est. Le chanteur condamne à la fois l’occupation historique de la France par l’Allemagne nazie et une hypothétique occupation soviétique en cas de non intervention des américains en Normandie en juin 1944.


Controverse
La chanson, devenue un classique du répertoire de Michel Sardou, a pourtant suscité la critique, et ce pour différentes raisons, toutes d’ordre idéologique, qui parfois s’additionnent.
Ainsi, les antifascistes accusent l’interprète de complaisance en exécutant le salut hitlérien durant le tour de chant, les antiaméricains accusent l’auteur d’atlantisme, les ex-collaborationnistes relativisent les méfaits de l’occupation allemande, les communistes dénoncent le caractère antisoviétique de l’interprétation par son assimilation du soviétisme au nazisme : à la fin du tour de chant l’interprète est bras tendu et enchaîne de la main le salut hitlérien avec le salut de Lénine en chantant


« Vous seriez tous en Germanie

À parler de je ne sais quoi

À saluer je ne sais qui » ;

[source Wikipédia]



Hexagone
Chanson de Renaud, 1975
Durée 5 min 32 s

Hexagone est une chanson de Renaud, parue en 1975 dans l'album Amoureux de Paname. 
La chanson raconte de manière critique une année dans la vie des Français. Elle se compose de quatre couplets qui  passent  en revue, mois après mois, les habitudes des français, sur un ton sarcastique. La chanson fut d'ailleurs interdite d'antenne sur France Inter.
Le mois de Juin évoque la collaboration sous l'Occupation et le 30e anniversaire du Débarquement .

Ils commémorent au mois de juin
Un débarquement de Normandie,
Ils pensent au brave soldat ricain
Qu'est venu se faire tuer loin de chez lui,
Ils oublient qu'à l'abri des bombes,
Les Français criaient "Vive Pétain",
Qu'ils étaient bien planqués à Londres,
Que y'avait pas beaucoup de Jean Moulin.

Renaud, libertaire et anarchiste règle ses comptes dans un violent réquisitoire moqueur et ironique qui révèle les contradictions dans le comportement des français. Il dénonce la collaboration,  la faiblesse de la résistance, l'impuissance de De Gaulle  à Londres et, à l'opposé exalte le sacrifice des soldats américains et le courage de Jean Moulin.
Renaud réussit à jongler pour évoquer les commémorations et faire passer son antimilitarisme tout en saluant les "ricains", de la pure provocation dans laquelle les politiques sont tombés !




Made in Normandie
par Stone et Charden 
Composée en 1973 par FThomas, J-M Rivat et Éric Charden, la chanson "Made in Normandie" met en scène l'arrivée d'un soldat américain lors du débarquement du 6 juin 1944 et devient le tube de l'année.
Une chanson "simplette" d'un brave  soldat américain  qui vante les bons produits du terroir normands   à sa douce américaine qui elle attend son retour....pourtant dans les années  70 ça marche !

Je suis Américain et je suis né en Pennsylvanie

En 1944 j'étais sergent dans l'infanterie

Jeannette et moi on s'est mariés c'était le moi de mai

Quand on ma parachuté sur un village Français

La guerre, Jeannette, je te l'ai racontée
Et dans mon coeur j'ai toujours gardé
...
 Je suis américaine et je suis née à Philadelphie

En 1944 tu es parti loin de ma vie

J'ai mis dans ton blouson un peu de terre de notre pays

J'ai tremblé en écoutant la radio toutes les nuits

La guerre je sais tu me l'as racontée
Mais dis encore, qu'as-tu rapporté?




Le Jour Le Plus Long
par Dalida

En 1962, Dalida inscrit un 45 tours à la première place du hit-parade dont la chanson phare est une.... marche militaire (en pleine vague Yéyé !) En effet, avec la sortie du film "Le Jour le plus long" Eddie Barclay obtient l'exclusivité pour les paroles de la chanson, sur une musique de Paul Anka (voir ci-dessous). Dalida est alors en tournée en province, Eddie Barclay l'appelle et la fait revenir sur Paris une fois le gala terminé. Elle enregistre de nuit la chanson et repart. Qui a dit que la vie de chanteuse était de tout repos ? La chanson fera l'objet d'un scopitone, réalisé par Claude Lelouch, où l'on retrouve Dalida, en forêt, un casque sur la tête en entonnant l'hymne des Alliés. Le clip contient également des images du débarquement de Normandie du 6 juin 1944. La chanson devient rapidement un succès incontournable de la chanteuse durant les années 60. On retrouve le titre sur les diverses compilations Barclay, et Dalida est accueillie au Palmarès de Guy Lux après sa tentative de suicide pendant que l'orchestre joue "Le Jour le plus long".

Nous irons au cœur du monde

Par la poudre et le canon

En comptant chaque seconde

Car ce jour est le plus long
Sous le fer et la mitraille

Des milliers se coucheront

Et le soir de la bataille

Des milliers se compteront
Le jour est long, le jour est long

Et l'espoir est tout au fond

Et les cris sont des millions


 The Longest Day
(la chanson du film Le Jour le plus long de Zanuck)
par Paul Anka interprète
L'air et les paroles du célèbre film, sorti en 1962, sont  évocateurs de la bravoure des soldats du Jour J

Many men came here as soldiers 
Many men will pass this way 
Many men will count the hours 
As they live the longest day 
Many men are tired and weary 
Many men are here to stay 
Many men won't see the sunset 
When it ends the longest day 
The longest day the longest day 
This will be the longest day 
Filled with hopes and filled with fears 
Filled with blood and sweat and tears 
Many men the mighty thousands 
Many men to victory 
Marching on right into battle 
In the longest day in history



 Omaha Beach
 en 1987  par Goûts de luxe -
Le groupe Goûts de Luxe, composé de Jacques et Marianna tous deux issus de la scène bretonne a été actif dans les années 1986-1989. Leur premier grand succès fut "Les yeux de Laura", titre majeur français des années 80.
Ils sortirent ensuite "Omaha Beach" en 1987. Ce titre fut leur dernier grand succès commercial.

Assis sur la plage, je regarde bien sage

Tous ces beaux clichés de l'éternité

Les jeunes gens comme hier regardent la mer

D'autres plus au bord attendent la vague
Omaha beach, un soir d'été,

Omaha beach, ils sont arrivés

Omaha beach, au jour D day,

Omaha beach, ils sont arrêtés
Omaha Beach

Où sont, où sont les G.I. Joes?





Lili Marleen 
Marlene Dietrich chante en anglais
«Il y a une chanson qui est très chère à mon cœur. Je l'ai chantée pendant la guerre. Je l'ai chantée dans tous les pays qui subissaient le joug des nazis. les soldats l'aimaient... Lili Marleen.» Durant toute sa carrière, pendant la guerre et après la guerre, la star allemande a chanté dans toutes les langues et dans tous les pays Lili Marleen, qui représentait à ses yeux le symbole du combat contre le nazisme.



On ira pendre notre linge sur la ligne Siegfried...
Chanson irlandaise chantée au début de la guerre (au début de la « Drôle de guerre »). Elle se moque de la ligne Siegfried, la ligne de défense allemande construite en face de la ligne Maginot. Cette chanson connaît un grand succès et les soldats britanniques et français la chantent joyeusement en montant au front.


JAZZ

 De nombreux morceaux de jazz de Glenn Miller à l’hommage d’Yves Montand au grand ouest sauvage ont accompagné le débarquement allié et la Libération. 
Le débarquement des Américains le 6 juin 1944 apporte la découverte subite, par les Français, de toute une nouvelle  culture populaire  de consommation : cigarettes, chewing-gum,coca cola… et le jazz. 
Pourtant, l’influence musicale américaine remonte bien avant la Libération, celle-ci ne faisant qu’accélérer un mouvement déjà bien amorcé. Si la musique américaine occupe à la Libération une place de choix dans la vie des Français, c’est que le cinéma et la radio l’ont déjà popularisée. Dans les salles obscures, les productions américaines qui accordent une place centrale à la musique sont légion, comme « La Reine de Broadway » (« Cover Girl ») de Charles Vidor (1944), avec Rita Hayworth et Gene Kelly, ou « Le Magicien d’Oz » (1946 en France) de Victor Fleming, porté par le morceau « Somewhere Over The Rainbow », interprété par Judy Garland.

La radio  diffuse,  dès le débarquement, des émissions régulières de  jazz grâce au  francophile Sim Copans) "Une vraie propagande pour la culture américaine". Après la Libération, Sim Copans devient l’ambassadeur de la musique américaine en France, en prenant l’antenne chaque jour pour  "La Voix de l’Amérique", le service de diffusion internationale du gouvernement américain.

Le Débarquement, avec la présence soudaine de nombreux américains  sur le sol français, sert donc d’accélérateur à la diffusion de la culture musicale américaine. Pourtant, cette perception « culturelle » est très franco-française. Dans une interview accordée en 1956 à l’ORTF, Sim Copans explique que le jazz est perçu par la jeunesse américaine comme une simple musique « de danse ». En 1944, les cantines militaires vibrent déjà sur les rythmes de Glenn Miller et des Andrew Sisters.
Côté français, la curiosité envers cette nouvelle culture contamine la musique, et les chanteurs populaires multiplient les références aux Américains en essayant notamment de croquer leur vision de la « douce France » de Trenet.

Quelques morceaux célèbres et populaires

BOOGIE WOOGIE BUGLE BOY, des ANDREW SISTERS
Créée en 1941, année de l’entrée en guerre des États-Unis, ce tube emblématique des Andrew Sisters et de la Seconde guerre mondiale évoque les aventures d’un trompettiste de Chicago appelé au front. La chanson est récupérée par les marines américains, qui assurent sa postérité. En France, les Sœurs Étienne reprendront la plupart des morceaux des Andrew Sisters.


RUM AND COCA COLA des ANDREW SISTERS
Un an après « Boogie Woogie… », les Andrew Sisters connaissent un autre succès gigantesque avec cette adaptation d’un calypso (musique de carnaval née à Trinidad). Si le caractère grivois fait partie de l’essence du genre, les paroles ont fait polémique puisque le texte original évoque la prostitution des femmes antillaises par les Américains.

IN THE MOOD de GLENN MILLER
En un titre, tout l’esprit du swing embarqué dans les bagages des soldats pour garder le moral. Arrangé par Glenn Miller en 1939, ce morceau instrumental a aussi sa version chantée en 1953 (par les Andrew Sisters). Le 15 décembre 1944, Glenn Miller se tue dans un accident d’avion au dessus de la Manche. Il venait en France préparer une tournée de son orchestre.


HELLO BABY, MADEMOISELLE de JACQUES PILLS
Cette chanson célèbre créée en 1945 constitue un pont entre la musique américaine et sa récupération francophone. Sur un rythme swing, les deux langues se mêlent grâce aux paroles de Jacques Larue et Pat Noto. Jacques Pills a commencé sa carrière au Moulin Rouge sous son vrai nom, René Ducos.


OH LA ! LA ! de JACQUES PILLS
La pochette originale étalait en gros caractères : « le plus gros succès franco-américain ». De fait, « Oh la ! la ! », créé en 1945, reste un des titres phares de la Libération. Célébration de l’amitié franco-américaine (« Deux grands pays d’la Terre s’uniront/ Et c’est très bien comme ça ! »), la chanson narre les tribulations galantes d’un soldat américain au français approximatif.


MA VOITURE CONTRE UNE JEEP de GEORGES ULMER
D’origine danoise, Georges Ulmer célèbre ici le triomphe des soldats défilant sur les Champs-Élysées, « couverts de baisers » par les jeunes femmes. L’heure est à la mode américaine avec cet hymne à la jeep, dont la marque ne sera déposée qu’en 1950.


LE RYTHME AMÉRICAIN de LILY FAYOL
La chanson de la fantaisiste française multiplie les références à la culture américaine : chewing-gum, baseball, Benny Goodman, Duke Ellington, boogie woogie...


DANS LES PLAINES DU FAR-WEST d'’YVES MONTAND
Grâce à ce titre, le jeune Yves Montand se taille une silhouette dans le paysage musical français. Si la genèse du morceau est antérieure à la Libération, il s’impose en 1945 comme un incontournable, Montand n’hésitant pas à enfiler bottes et chapeau pour l’interpréter.




SONS

Quel  sens caché  pour l'indicatif de Radio-Londres ?  Durant la seconde guerre mondiale, la BBC ouvrait ses émissions clandestines à destination des Forces Françaises de l'Intérieur et des soldats alliés infiltrés sur le sol français par un indicatif bien particulier. 

Fichier audio
Fichier audio Début d'une émission clandestine de la BBC.
Les 4 coups de timbales (3 brefs et un long) reprenaient les premières mesures de la 5ème symphonie de Beethoven.
C'est un espion canadien, William Stephenson qui a eut l'idée d'utiliser ce motif de 4 notes (3 croches et une blanche, sur une partition ...).
En langage Morse, 3 points et un trait signifient la lettre V .... de Victoire !

Fichier audio
Le début de la 5ème symphonie de Beethoven comparé à l'indicatif de Radio-Londres



AUTRES TEXTES

De Ouistreham à Saint Laurent,

Non,
Nous ne savions pas quand nous étions enfants
Que les plages de nos vacances
C'était autant, c'était autant 
Le sol de France

De Ouistreham à Arromanches
Combien d'acier, combien de feu
Pour que le sable de nos jeux
Fut rendu à d'autres enfances


Combien de vies, combien de sang
D'outre océan et d'outre-Manche
Ont écoulé leurs espérances
De Courseulles à Saint Laurent
Tous ces marins perdus en terre
Sous les pommiers de Normandie
Ce sont les morts de notre guerre, 
L'herbe sur eux a reverdi

Non, 
Nous ne savions pas...


Maurice Druon
 de l'académie française 
(écrit en 2004?)
 (compose, avec son oncle Joseph Kessel, les paroles du Chant des Partisans (1943))


 Le "sable d'Omaha"  de  Gilles Marzin et  "Souviens toi d'Omaha" de Jean Goujon

Divers auteurs peu connus ont rendu hommage aux libérateurs. Deux textes mis en chansons sont exclusivement consacrés à Omaha  :  Le "sable d'Omaha" et "Souviens toi d'Omaha". Rien à voir avec les textes polémiques précédents, il s'agit d'émouvoir en rappelant la tragédie d' Omaha l sanglante en parlant du sang et des morts :

"Le sable a le goût de l’enfer, le goût de la prière.
Oh, dieu, tous ces bruits, tous ces cris tachés de sang,
C’est la mort qui choisit ses amis…"


"Ils débarquèrent sous la mitraille
En vomissant toutes leurs entrailles
Faces aux collines qui s’embrasaient
Les vagues charriaient des corps brisés
Sur cette plage ensanglantée
Où la mort faisait son marché"

Ensuite paix, liberté sont évoqués.
Ces jours épiques
Où l’humanité jouait sa peau
C’est peu dire qu’il fut élevé
Le prix de notre liberté

En fin , on n'oublie pas de remercier les américains. Donc des textes et thématiques de plus  classiques.
"9386 grains de sable dans le creux de ma main tombent un par un
et dessinent un « Well done, America »
sur le sable d’Omaha".

"Le vent emporte au-delà des mers
Les âmes des enfants d’Amérique"







Les  prières du Jour J 

Lors du débarquement, la dimension religieuse était  omniprésente. Tous les acteurs y ont participé avec ferveur :  le Général Eisenhower, le président Roosevelt et une grande vedette Ingrid Bergman.
Tous implore "Dieu, tout puissant". Dieu doit aider les hommes dans ce moment crucial.

 Eisenhower
 Dans son grand discours, le général Dweight Eisenhower n’hésite pas à parler d’une "grande croisade". Le "Bien" doit triompher du "Mal". Enfin,  il termine par une véritable prière :  "Implorons la bénédiction du Tout-Puissant sur cette grande et noble entreprise." Et partout, en Angleterre comme aux Etats-Unis, on prie. Dieu doit aider les hommes dans ce moment crucial.


Roosevelt
Le 6 juin 1944, après avoir appris le succès du débarquement alliés sur les côtes de Normandie, Franklin Delano Roosevelt, 32ème Président des Etats Unis d’Amérique, invite, à la radio, la nation américaine à se joindre à sa prière.
En tant que président, il a pris l’habitude de parler directement aux Américains. C'est le président Franklin D. Roosevelt, qui a lancé son pays dans la guerre en décembre 1941 et qui a toujours défendu la dimension morale de cet engagement. Le soir du 6 juin 1944, ce n’est pas à eux qu’il s’adresse, c’est à Dieu avec une  prière qu’il a écrite lui-même.

"En cette heure poignante, je vous demande de vous joindre à moi dans la prière : Dieu Tout Puissant : en ce jour, nos fils, fierté de notre Nation, entament un effort considérable, un combat pour préserver notre République, notre religion, et notre civilisation, et pour libérer une humanité souffrante. Mène-les dans le droit chemin, donne force à leurs bras, vigueur à leur cœur, ténacité à leur foi. Ils auront besoin de Ta bénédiction. Leur route sera longue et difficile."


Ingrid Bergman 
Cette  immense star depuis son rôle au côté d’Humphrey Bogart dans Casablanca en 1942,  vit aux Etats-Unis depuis sept ans
Le  6 juin, les églises sont pleines de ce côté de l’Atlantique, les Américains prient pour leurs fils, leurs frères, leurs maris. Et à la radio, une autre voix célèbre se fait entendre. Son accent suédois est reconnaissable entre mille.

"Dieu tout puissant, donne leur la force, eux qui se trouvent au milieu de tant de grands dangers et fais que, que ce soit par leur vie ou par leur mort, ils offrent au monde entier le fruit de leur sacrifice et une paix juste."

Les chefs politiques  ou militaires ont compris l’importance de la religion pour leurs hommes qui allaient "sacrifier leur vie" afin que "le bien triomphe sur le mal". Non seulement ils ont incité la population à prier et se recueillir, mais aussi et surtout, ils ont incité leurs soldats à le faire, eux qui  couraient au danger devaient croire  que l'issue viendrait aussi de Dieu.
L'on oublie  la présence des  aumôniers dans l' armées américaine, présents sur le terrain mais souvent négligés en raison de leur petit nombre par rapport aux milliers d'autres hommes. Selon les règles de la guerre, ces hommes ne pouvaient pas porter toutes les armes au combat. Cependant, ils étaient très appréciés et respectés par les différentes unités qu'ils servaient. Les aumôniers alliés ont subi le deuxième taux de pertes le plus élevé de tous les groupes de la Seconde Guerre mondiale.



Bien que tous ces textes soient extrêmement variés, par leur nature et démarche, par le  contexte d'écriture, ils ont en commun la volonté de faire réfléchir ceux  à qui ils s'adressent, un auditoire très large et varié,  pour donner du sens aux évènements et ne pas oublier l'image du GI qui tombe sur le sable d'Omaha à 6000 km de sa terre natale







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TEXTES
en version intégrale
Les ricains

Michel Sardou

Si les Ricains n'étaient pas là
Vous seriez tous en Germanie
A parler de je ne sais quoi
A saluer je ne sais qui

Bien sûr les années ont passé
Les fusils ont changé de mains
Est-ce une raison pour oublier
Qu'un jour on en a eu besoin?

Un gars venu de Georgie
Qui se foutait pas mal de toi
Est v'nu mourir en Normandie
Un matin où tu n'y étais pas

Bien sûr les années ont passé
On est devenus des copains
A l'amicale du fusillé
On dit qu'ils sont tombés pour rien

Si les Ricains n'étaient pas là
Vous seriez tous en Germanie
A parler de je ne sais quoi
A saluer je ne sais qui



Hexagone
 Renaud


Ils s'embrassent au mois de Janvier,
Car une nouvelle année commence,
Mais depuis des éternités
L'a pas tellement changé la France.
Passent les jours et les semaines,
Y'a que le décor qui évolue,
La mentalité est la même
Tous des tocards, tous des faux culs.
Ils sont pas lourds, en février,
À se souvenir de Charonne,
Des matraqueurs assermentés
Qui fignolèrent leur besogne,
La France est un pays de flics,
À tous les coins du rue y'en a cent,
Pour faire régner l'ordre public
Ils assassinent impunément.
Quand on exécute au mois de mars,
De l'autre côté des Pyrénées,
Un anarchiste du Pays basque,
Pour lui apprendre à se révolter,
Ils crient, ils pleurent et ils s'indignent
De cette immonde mise à mort,
Mais ils oublient que la guillotine
Chez nous aussi fonctionne encore.
Être né sous le signe de l'hexagone,
C'est pas ce qu'on fait de mieux en ce moment,
Et le roi des cons, sur son trône,
Je parierai pas qu'il est allemand.
On leur a dit, au mois d'avril,
À la télé, dans les journaux,
De pas se découvrir d'un fil,
Que le printemps c'était pour bientôt,
Les vieux principes du seizième siècle,
Et les vieilles traditions débiles,
Ils les appliquent tous à la lettre,
Y me font pitié ces imbéciles.
Ils se souviennent, au mois de mai,
D'un sang qui coula rouge et noir,
D'une révolution manquée
Qui faillit renverser l'Histoire,
Je me souviens surtout de ces moutons,
Effrayés par la Liberté,
S'en allant voter par millions
Pour l'ordre et la sécurité.
Ils commémorent au mois de juin
Un débarquement de Normandie,
Ils pensent au brave soldat ricain
Qu'est venu se faire tuer loin de chez lui,
Ils oublient qu'à l'abri des bombes,
Les Français criaient "Vive Pétain",
Qu'ils étaient bien planqués à Londres,
Que y'avait pas beaucoup de Jean Moulin.
Être né sous le signe de l'hexagone,
C'est pas la gloire, en vérité,
Et le roi des cons, sur son trône,
Me dites pas qu'il est portugais.
Ils font la fête au mois de juillet,
En souvenir d'une révolution,
Qui n'a jamais éliminé
La misère et l'exploitation,
Ils s'abreuvent de bals populaires,
Du feux d'artifice et de flonflons,
Ils pensent oublier dans la bière
Qu'ils sont gouvernés comme des pions.
Au mois d'août c'est la liberté,
Après une longue année d'usine,
Ils crient "Vive les congés payés",
Ils oublient un peu la machine,
En Espagne, en Grèce ou en France,
Ils vont polluer toutes les plages,
Et par leur unique présence,
Abîmer tous les paysages.
Lorsqu'en septembre on assassine,
Un peuple et une liberté,
Au cœur de l'Amérique latine,
Ils sont pas nombreux à gueuler,
Un ambassadeur se ramène,
Bras ouverts il est accueilli,
Le fascisme c'est la gangrène
À Santiago comme à Paris.
Être né sous le signe de l'hexagone,
C'est vraiment pas une sinécure,
Et le roi des cons, sur son trône,
Il est français, ça j'en suis sûr.
Finies les vendanges en octobre,
Le raisin fermente en tonneaux,
Ils sont très fiers de leurs vignobles,
Leurs "Côtes-du-Rhône" et leurs "Bordeaux",
Ils exportent le sang de la terre
Un peu partout à l'étranger,
Leur pinard et leur camembert
C'est leur seule gloire à ces tarés.
En Novembre, au salon de l'auto,
Ils vont admirer par milliers
Le dernier modèle de chez Peugeot,
Qu'ils pourront jamais se payer,
La bagnole, la télé, la tiercé,
C'est l'opium du peuple de France,
Lui supprimer c'est le tuer,
C'est une drogue à accoutumance.
En décembre c'est l'apothéose,
La grande bouffe et les petits cadeaux,
Ils sont toujours aussi moroses,
Mais y'a de la joie dans les ghettos,
La Terre peut s'arrêter de tourner,
Ils rateront pas leur réveillon
Moi je voudrais tous les voir crever,
Étouffés de dinde aux marrons.
Être né sous le signe de l'hexagone,
On peut pas dire que ça soit bandant
Si le roi des cons perdait son trône,
Y'aurait cinquante millions de prétendants.


Made in Normandy

Je suis Américain et je suis né en Pennsylvanie
En 1944 j'étais sergent dans l'infanterie
Jeannette et moi on s'est mariés c'était le moi de mai
Quand on ma parachuté sur un village Français
La guerre, Jeannette, je te l'ai racontée
Et dans mon coeur j'ai toujours gardé
(Les deux)
Les vaches rousses, blanches et noires
Sur lesquelles tombe la pluie
Et les cerisiers blancs made in Normandie
Une mare avec des canards
Des pommiers dans la prairie
Et le bon cidre doux made in Normandie
Les oeufs made in Normandie
Les boeufs made in Normandie
Un p'tit village plein d'amis
Et puis les filles aux joues rouges
Qui donnent aux hommes de là-bas
Qui donnent aux hommes de l'amour
L'amour made in Normandie
Oh! oui les filles aux joues rouges
Qui donnent aux hommes de là-bas
Qui donnent aux hommes de l'amour
L'amour made in Normandie
(Charden) - Je suis américaine et je suis née à Philadelphie
En 1944 tu es parti loin de ma vie
J'ai mis dans ton blouson un peu de terre de notre pays
J'ai tremblé en écoutant la radio toutes les nuits
La guerre je sais tu me l'as racontée
Mais dis encore, qu'as-tu rapporté?
(Les deux)
Les vaches rousses, blanches et noires
Sur lesquelles tombe la pluie
Et les cerisiers blancs made in Normandie
Une mare avec des canards
Des pommiers dans la prairie
Et le bon cidre doux made in Normandie
Les oeufs made in Normandie
Les boeufs made in Normandie
Un p'tit village plein d'amis
Et puis les filles aux joues rouges
Qui donnent aux hommes de là-bas
Qui donnent aux hommes de l'amour
L'amour made in Normandie
Oh! oui les filles aux joues rouges
Qui donnent aux hommes de là-bas
Qui donnent aux hommes de l'amour
L'amour made in Normandie
(Stone) - La guerre, Jeannette, je te l'ai racontée
Mais dis encore, tu sais ce que j'ai rapporté
(Les deux)
Les vaches rousses, blanches et noires
Sur lesquelles tombe la pluie
Et les cerisiers blancs made in Normandie
Une mare avec des canards
Des pommiers dans la prairie
Et le bon cidre doux made in Normandie
Les oeufs made in Normandie
Les boeufs made in Normandie
Un p'tit village plein d'amis
Et puis les filles aux joues rouges
Qui donnent aux hommes de là-bas
Qui donnent aux hommes de l'amour
L'amour made in Normandie
Oh! oui les filles aux joues rouges
Qui donnent aux hommes de là-bas
Qui donnent aux hommes de l'amour
L'amour made in Normandie
(Charden) - Oh! oui les filles aux joues rouges
Qui donnent aux hommes de là-bas
Qui donnent aux hommes de l'amour
L'amour made in Normandie
(Stone) - Oh! oui les filles aux joues rouges
Qui donnent aux hommes de là-bas
Qui donnent aux hommes de l'amour
L'amour made in Normandie

Paroliers : Eric Charden / Frank Thomas / Jean-Michel Rivat



Le jour leplus long

Nous irons au cœur du monde
Par la poudre et le canon
En comptant chaque seconde
Car ce jour est le plus long
Sous le fer et la mitraille
Des milliers se coucheront
Et le soir de la bataille
Des milliers se compteront
Le jour est long, le jour est long
Et l'espoir est tout au fond
Et les cris sont des millions
Nous irons vers la victoire
Par le sang des compagnons
Qui ont fait marcher l'histoire
En courant pour le jour le plus long
Et la peur est tout au long
Et les cris sont des millions
Nous irons vers la victoire
Par le sang des compagnons
Qui ont fait marcher l'histoire
En mourant pour le jour le plus long

Paroliers : Paul Anka

 The Longest Day ♪
Many men came here as soldiers
Many men will pass this way
Many men will count the hours
As they live the longest day
Many men are tired and weary
Many men are here to stay
Many men won't see the sunset
When it ends the longest day
The longest day the longest day
This will be the longest day
Filled with hopes and filled with fears
Filled with blood and sweat and tears
Many men the mighty thousands
Many men to victory
Marching on right into battle
In the longest day in history
Paul Anka




Omaha Beach
Les sanglots longs des violons de l'automne
Bercent mon cœur d'une langueur monotone
Assis sur la plage, tous les jeunes gens sages
Sages comme des images attendent l'orage
Les oiseaux par milliers volent en pointillé
Tout est calme et doré, sur la plage lovés
Omaha beach, un soir d'été,
Omaha beach, ils sont arrivés
Omaha beach, au jour D day
Assis sur la plage, je regarde bien sage
Tous ces beaux clichés de l'éternité
Les jeunes gens comme hier regardent la mer
D'autres plus au bord attendent la vague
Omaha beach, un soir d'été,
Omaha beach, ils sont arrivés
Omaha beach, au jour D day,
Omaha beach, ils sont arrêtés
Omaha Beach
Où sont, où sont les G.I. Joes?
Omaha Beach
Où sont, où sont les G.I. Joes?
Omaha Beach
Où sont, où sont les G.I. Joes?
Où sont, où sont les G.I. Joes?
Les enfants de la plage n'ont plus rien à prouver
Leurs pères l'ont deja fait quand il fallait gagner
Les enfants de la plage n'ont plus rien à pleurer
Leurs mères l'ont deja fait quand les hommes sont tombés
Omaha beach, un soir d'été,
Omaha beach, ils sont arrivés
Omaha beach, au jour D day,
Omaha beach, et ils ont gagné.



Le sable d’Omaha.

Auteur : Gilles Marzin

I.
La nuit rôde,
Les visages de brume ruissèlent de peur,
Côte à côte,
Le Garand serré sur le cœur,
Et l’on se donne la main
Tous, enfants du rêve américain
Et quand le bateau s’ouvr’ sur l’aube légère,
Le sable a le goût de l’enfer, le goût de la prière.
Oh, dieu, tous ces bruits, tous ces cris tachés de sang,
C’est la mort qui choisit ses amis…
Ainsi va la vie dans l’eau rouge de Normandie.
Mais dites-moi, dites-moi.. Dog Charlie,
Aurais-je eu moins froid que lui dans l’eau rouge de Normandie ?

Refrain :
9386 grains de sable dans le creux de ma main tombent un par un
comme autant de croix blanches, comme autant d’hommes
qui blessent mon cœur d’une langueur monotone.


II.
La nuit salit
Les corps empilés des mourants qui supplient,
Oh, maman !
Qu’est ce qu’on a fait de mes 20 ans ?
Et le sable se souvient
Des enfants du rêve américain
Aux yeux déchirés, aux ventres ouverts
Seuls face à face avec la mer dans une ultime prière.
Oh, dieu, tous ces cris, ce vacarme taché de larmes,
C’est le prix de la paix à nos âmes,
Ces ainsi soit’il sous les falaises de Colleville.
Mais dites-moi, dites-moi, Easy green,
Aurais-je eu moins peur que lui sous les falaises de Colleville ?


Refrain :

9386 grains de sable dans le creux de ma main tombent un par un
comme autant de croix blanches, comme autant d’hommes
qui blessent mon cœur d’une langueur monotone.


9386 grains de sable dans le creux de ma main tombent un par un
et dessinent un « Well done, America »
sur le sable d’Omaha.



Souviens-toi d’Omaha.


Auteur : Jean Goujon

Ils embarquèrent le coeur serré
Sur des péniches ballotées par le flot
Par une mer folle ce matin-là
L’aube s’était nimbée de brouillard
Comme si le ciel ne voulait voir
L’enfer qui s’annonçait déjà.


Ils débarquèrent sous la mitraille
En vomissant toutes leurs entrailles
Faces aux collines qui s’embrasaient
Les vagues charriaient des corps brisés
Sur cette plage ensanglantée
Où la mort faisait son marché


Il n’y eut pas de héros
Tous furent héroïques,
Ces jours épiques
Où l’humanité jouait sa peau
C’est peu dire qu’il fut élevé
Le prix de notre liberté
A l’heure des premiers combats


L’écume est rouge
Plus rien ne bouge
Le vent emporte au-delà des mers
Les âmes des enfants d’Amérique
Et le soleil réchauffe parfois
Leurs vingt ans qui dormant aujourd’hui
Face à la Mer en Normandie.




Remember Omaha

They climbed aboard with anxious heart
The madly sea-tossed landing-craft,
The sea-fog on that sad morn
All but shrouded the pale dawn,
As if heav’n itself dared not see
The hounds od helle that day set free.


Theu disembarked under hail of shot,
Spewing up all - one knew not what -
Facing tghose cliffs, with gunfire ablaze
Waves bore broken bodies along
The length od that encrimsoned strand,
Where Datah was given so free a hand.


The were no heroes
Though all were heroic
In that enventful day,
Where mankinf put all at stake.
It’s an inderstatement to say
That our liberty was dearly bought
At the time od that first onslaught.

The foam is red.
All is now still, save for the breeze
That carries back, accross the seas
The souls od America’s sons,
Whilst the sun, now and then, warms
Those twenty-year-olds who sleep today
Facing the see in Normandy.



La prière du Jour J du Président Roosevelt.


Compatriotes Américains : La nuit dernière quand je vous parlais de la chute de Rome, je savais qu’au même moment les troupes des Etats-Unis et alliées étaient en train de traverser la Manche pour une nouvelle et bien plus importante opération. Une opération qui, jusqu’ici, est en passe de réussir.

Et donc, en cette heure poignante, je vous demande de vous joindre à moi dans la prière :

Dieu Tout Puissant : en ce jour, Nos fils, fierté de notre Nation, entament un effort considérable, un combat pour préserver notre République, notre religion, et notre civilisation, et pour libérer une humanité souffrante.

Mène-les dans le droit chemin, donne force à leurs bras, vigueur à leur coeur, ténacité a leur foi.

Ils auront besoin de Ta bénédiction. Leur route sera longue et difficile. Car l’ennemi est fort. Il se peut qu’il repousse nos forces. Il se peut que la réussite se fasse attendre, mais nous reviendrons encore et encore ; et nous savons que par ta grâce et par la justesse de notre cause, nos fils triompheront.

Ils seront cruellement mis à l’épreuve de jour comme de nuit, sans repos jusqu’à remporter la victoire. Les ténèbres seront remplies de bruits et de flammes. L’âme des hommes sera secouée par la violence de la guerre. Car ces hommes n’ont que récemment quitté le chemin de la paix. Ils ne se battent pas par désir de conquête. Ils se battent pour mettre un terme aux conquêtes. Ils se battent pour libérer.

Ils se battent pour que justice se fasse, et pour laisser place à la tolérance et à la bonne volonté parmi toutes tes brebis. Ils se languissent de mettre un terme aux hostilités et de retourner à l’abri dans leur foyer.

Certains ne rentreront jamais. Adopte ceux-là, Père, et reçois-les, Tes serviteurs héroïques, dans Ton royaume. Et pour nous dans nos foyers — pères, mères, enfants, femmes, sœurs et frères de ces hommes braves partis à l’étranger — dont les pensées et prières sont toujours avec eux — aide-nous, Dieu tout puissant, en cette heure de grand sacrifice, à trouver en nous une foi renouvelée en toi.

Beaucoup de gens m’ont enjoint de proclamer un jour spécial de prière pour la Nation. Mais parce que la route est longue et le désir est grand, Je demande que le peuple se consacre à une période de prière prolongée. Chaque jour au réveil et au coucher, que les versets de tes prières soient sur nos lèvres, invoquant Ton aide pour soutenir nos efforts.

Donne-nous aussi la force, force dans nos tâches quotidiennes, d’accroître la contribution que nous apportons au soutien physique et matériel à nos forces armées.

Et puissent nos cœurs être vaillants, pour endurer la douleur prolongée, pour supporter le chagrin qui peut-être nous guette, pour donner du courage à nos fils où qu’ils soient.

Et, Ô Dieu, donne-nous la Foi. Donne-nous la Foi en toi ; Foi en nos fils ; Foi les uns dans les autres ; Foi dans notre croisade. Que l’enthousiasme de notre esprit ne soit jamais assombri. Ne laisses pas les événements présents et les choses matérielles nous détourner de notre but.

Avec Ta bénédiction, nous vaincrons les forces maléfiques de notre ennemi. Aide-nous à vaincre les apôtres de la cupidité et des arrogances raciales. Apporte-nous ton aide dans la sauvegarde de notre pays, et avec nos Nations sœurs jusqu’à un monde uni emprunt d’une paix durable, une paix hors d’atteinte des plans malveillants d’hommes indignes. Et une paix qui laissera tous les hommes vivre en liberté, tirant les justes fruits de leur honnête labeur.

Qu’il en soit ainsi, Dieu Tout Puissant.
Amen.






Appel du Quartier général des forces expéditionnaires alliées


"Soldats, Marins et Aviateurs des Forces expéditionnaires alliées !

Vous êtes sur le point de vous embarquer pour la Grande Croisade vers laquelle ont tendu tous nos efforts pendant de longs mois. Les yeux du monde sont fixés sur vous. Les espoirs, les prières de tous les peuples épris de liberté vous accompagnent. Avec nos valeureux Alliés et nos frères d'armes des autres fronts, vous détruirez la machine de guerre allemande, vous anéantirez le joug de la tyrannie que les Nazis exercent sur les peuples d'Europe et vous apporterez la sécurité dans le monde libre.

Mais nous sommes en 1944 ! Beaucoup de choses ont changé depuis le triomphe nazi des années 1940-41. Les Nations unies ont infligé de grandes défaites aux Allemands, dans des combats d'homme à homme. Notre offensive aérienne a sérieusement diminué leur capacité à faire la guerre sur terre et dans les airs.

Votre tâche ne sera pas facile. Votre ennemi est bien entraîné, bien équipé et dur au combat. Il luttera sauvagement.

Notre effort de guerre nous a donné une supériorité écrasante en armes et munitions, et a mis à notre disposition d'importantes réserves d'hommes bien entraînés. La fortune de la bataille a tourné! Les hommes libres du monde marchent ensemble vers la Victoire !

J'ai totalement confiance en votre courage, votre dévouement et votre compétence dans la bataille. Nous n accepterons que la Victoire totale !

Bonne chance ! Implorons la bénédiction du Tout-Puissant sur cette grande et noble entreprise."


Général Dwight Eisenhower - déclaration diffusée la veille du débarquement en Normandie à l'ensemble des troupes concernées.





Sources et compléments

https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/cinq-jours-a-la-une/debarquement-du-6-juin-44-une-dimension-religieuse-omnipresente_1762357.html

https://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Priere-du-Jour-J-du-president-Franklin-Roosevelt-2014-06-05-1161469

https://radionotredame.net/2014/international/normandie-debarquement-commemorations-dday-prieres-soldats-27017/

https://www.mondedemain.org/revues/2014/juillet-aout/le-miracle-du-jour-j
https://www.la-croix.com/Culture/Musique/Les-Americains-et-la-Liberation-en-chansons-2014-06-06-1161570