Comment pérenniser le tourisme ?

Attirer et retenir les touristes
« Le paradoxe, c'est qu'il y a au fond peu de vestiges des combats, peu de choses à voir. " précise J Quellien et donc les touristes visitent toujours les mêmes sites..
ToutefoisOmaha est un site touristique idéal pour les "tours operators" et touristes: de vastes lieux historiques  émouvants et, surtout, gratuits : Cimetière et son visitor center, Pointe du Hoc, la plage et les Braves,  des parkings aménagés, des musées au tarif raisonnable mais aussi la mer, la nature, de l'espace...
Tout pour séduire le tourisme, mais les services et équipements sont-ils  à la hauteur ?
  • Hébergement et restauration
L'hébergement touristique sur Omaha est relativement limité vu le nombre de visiteurs mais se révèle diversifié : petits hôtels sur les  3 communes, camping à Vierville  avec nombreux bungalows, colonie de vacances à Saint Laurent,  centre de vacances à Colleville de 100 logements (Belambra) et bien sûr de très  nombreux gîtes s'éparpillent sur le littoral ou dans l'arrière pays, sans oublier les chambres d'hôtes,

Le point le plus faible demeure la restauration peu présente, et souvent  de qualité insuffisante.
Ainsi le record de médiocrité établi par ce restaurant évalué sur TripAdvisor,...

 Il manque de grands hôtels, des hôtels de luxe,  de bons restaurants pour ce faire, il faudra se rendre sur Bayeux ( Hôtel Churchill *** ou Villa Lara ****).
A noter que ces lieux  rivalisent d'originalité pour leur appellation: "Liberty" "D Day House", "l'Omaha", lorsque  l"hôtel se situe trop loin et ailleurs, on le nomme :" Mercure Hôtel Omaha Beach", mais sans la moindre vue sur le site d'Omaha !
Si non, on peut aussi s'inventer une histoire pour attirer,  ainsi un gîte se fait pompeusement appeler "Maison de la libération" première maison libérée.. une pure invention  du propriétaire (voir notre dossier dans "démystifier))
Pour améliorer son business,  chacun, où  qu'il soit, peut coller son étiquette "Omaha"...cela marche et rapporte. Les élus locaux  n'ont pas encore eu l'idée de déposer l'appellation "Omaha Beach" pour les seules 3 communes concernées ou de contrôler la véracité des désignations.

  • Services : transporter, guider
"Omaha" qui  a perdu son  petit train en...1928  se trouve  à l'écart des axes de transport  qui permettent au touriste d'accéder facilement et rapidement aux sites. Aussi le voyageur doit -il trouver, à son arrivée  des moyens de transport. L'accès se fait en partance de la ville la plus proche Bayeux,  à proximité de sa gare : taxis, navettes, location (y compris de 2CV). L'idéal étant d'être "guidé", aussi  depuis une  vingtaine d'année ce service s'est énormément développé,  avec des noms anglicisés ronflants : "Shuttle" "Normandy" "Sightseein tours" "Overlord tour" "Battlefield tour" "Unforgettable Normandy"... avec en summum, le tour guidé en "jeep de collection" . Une incitation  sollicitée pour "rendre hommage et ne pas oublier tant de sacrifices" ou "perpétuer ce devoir de mémoire". Ce sont  donc 23 entreprises qui sont présentées dans le guide des plages  du débarquement du Bessin de l'OT de Bayeux.
La plupart offre les mêmes services (mini van, bilinguisme...) et proposent les mêmes circuits, ainsi  la demi journée  de 4 heures propose "le tour d'Omaha" avec  Pointe du Hoc, Omaha Beach, le cimetière (le visitor center uniquement, l 'après midi) ou pour la journée  le tour "US beaches" : Cimetière allemand de La Cambe, Sainte-Mère-Eglise, Musée Airborne de Sainte-Mère-Eglise
Utah Beach, Pointe du Hoc, Omaha Beach, Cimetière américain, Centre des Visiteurs. Il faut compter, au départ de Bayeux de 60 à 70 € la demi journée, et 100 € la journée en visite groupée de sites "gratuits", de quoi vite rentabiliser l'entreprise.
 
Tou cela relève  du "Disneyland du débarquement" indique, avec humour,  Vincent Huet, directeur de Normandy Sightseeing Tour qui propose  une alternative "haut de gamme" destinée aux américains (98% de la clientèle). NST, créée il y a 20 ans  à Bayeux,  emploie aujourd'hui 22 guides chauffeurs et possède 18 minibus, vans ou berlines dans lesquels ils promènent des clients généralement anglo-saxons et riches (580 euros les huit heures de balade personnalisée pour deux). « Il y a peu à voir, c'est vrai, c'est pourquoi nous devons transmettre des récits, de l'histoire, avec des personnes formées et compétentes. Nos guides sont capables de raconter le débarquement demi-heure par demi-heure »,affirme-t-il fièrement. « On a la chance d'avoir ce patrimoine, il faut le faire fructifier avec rigueur, explique Vincent Huet, excédé par les clubs de reconstitution de batailles ou les « balades en char d'assaut pour jouer à la guerre ».

  • Détente : produits locaux normands 

Les boutiques traditionnels de souvenirs ne sont pas très nombreuses dans le secteur d'Omaha, contrairement, par exemple, à Arromanches. Par contre,  les produits de la ferme sont souvent  l'honneur.
L'exemple de la famille "Legallois" agriculteur à Saint Laurent sur Mer montre comment l'essor du tourisme a fait évoluer l'exploitation et l' a transformée en une activité commerciale remarquable pour son efficacité et mise en scène, heureusement sans nuire  à la qualité des produits présentés.
La famille Legallois est agricultrice depuis 7 générations et occupe une très belle ferme typique du Bessin, située sur la route qui mène au cimetière. Ces producteurs de lait décident en 1987 de se convertir dans  la culture de pommiers et la fabrication de cidre et de ses produits dérivés présentés dans une vaste  boutique installée dans un ancien bâtiment agricole rénové avec goût.  Le succès  a été rapide !  l'afflux de touriste a nécessité d'adapter le nom des produits :

« Au début, j'avais des scrupules à utiliser la proximité avec le lieu du Débarquement à des fins commerciales, explique Michel Legallois, le patron de la ferme de la Sapinière. J'ai seulement mis un discret “Omaha Beach'” au bas des étiquettes, avec l'adresse de la ferme. L'an dernier, j'ai fait affaire avec un importateur américain, qui commercialise notre cidre là-bas. Quand il a compris où nous sommes situés, il m'a demandé d'inscrire “Omaha Beach” en grosses lettres sur les bouteilles. »

Ainsi  trouve-t-on  une "cuvée spéciale 70°"vendue à  13.000 bouteilles, du "calva" renommé "Omaha la blanche". L'entreprise désormais  propose des visites quotidiennes, propose une distillation au moment du  6 juin,  dispose dans sa boutiques de produits dérivés (drapeaux, magnets,  mugs...) et propose dans la cour de la ferme une très intéressante exposition de photos géantes  du débarquement.

L'on trouve ainsi   à proximité d'Omaha  4 sites de vente de "cidres  à la ferme" sans oublier que désormais les grandes surfaces de Bayeux possèdent  un secteur dédié aux produits locaux.



  • Activités diverses
D'autres activités se sont développées en parallèle, essentiellement  sportives. Désormais on peut survoler Omaha en hélicoptère, en parapente, en  ULM,  sans oublier la promenade en mer, en kayak, en char  à voile, en paddle, en longe côte, à cheval... Tout est possible !
L'on peut aussi faire du golf au "Golf d'Omaha Beach" situé à Port en Bessin, mais on y apercevra pas une seule fois la plage d'Omaha, encore une belle usurpation
L'apothéose sera de "commémorer" sportivement le 6 juin, la dernière idée en vogue.

 

  • et la culture ?

En dehors des musées, que peut-on trouver de culturel ?
Il faut noter qu'une petite maison d'édition a su profiter du boom du tourisme de mémoire pour se développer.  « Sans le Débarquement, je ne serais pas devenu éditeur », sourit Grégory Pique, directeur de la maison d'édition Orep, à Bayeux. La petite régie publicitaire créée par son père il y a vingt-cinq ans gère aujourd'hui un catalogue de 550 titres, tous sur la Normandie, son patrimoine et son histoire, dont 120 concernent le débarquement et la bataille de Nor­mandie. « Ces ouvrages représentent 20 % du catalogue, mais 35 % du chiffre d'affaires », précise-t-il. Il s'agit essentiellement d'ouvrages grand public, illustrés, parfois  écrits par un historien (J Quellien,  C Lebastard , C Prime) avec  des thématiques très variées et hyper spécialisées  ("45 tiger" "engins" badges" "objets" "prêtres"..) avec toutefois une surabondance pour Arromanches, Sainte Mère et Omaha. Tous ces ouvrages sont omniprésents  à la vente dans les lieux touristiques.


Pérenniser le tourisme: oui, mais sans moyens,  avec peu d'idées !
  •  une volonté politique 
L’État, à travers la Direction départementale des territoires et de la mer du Calvados (Ddtm
14), s’interroge sur le devenir du tourisme de la mémoire. Comment accompagner et rendre cohérentes ces nouvelles dynamiques ? Dans quelle mesure le tourisme lié à la guerre peut-il encore participer au développement du territoire ? De nombreuse études sont menées par des consultants, en oublier trop souvent le financement !

En 2014 la ministre du tourisme a signé à Caen un contrat de destination pour un tourisme de mémoire au-delà du 70e anniversaire du Débarquement. "Une démarche innovante », explique Sylvia Pinel."Au départ c'était la volonté de valoriser ce tourisme à l'occasion du 70e anniversaire et des commémorations qui vont attirer de nombreux visiteurs. Mais nous voulons avec ce contrat aller au-delà et pérenniser toute une filière. Permettre à tous les acteurs de travailler ensemble sur une thématique avec des offres communes (circuits, activités...), identifier et rendre accessibles les sites, faciliter la mobilité des visiteurs de l'un à l'autre... ". La ministre croit au développement de ce tourisme-là auprès "de visiteurs des pays engagés dans le Débarquement et d'autres pays plus lointains , il y a un grand potentiel de croissance." Toutefois le président de la région reconnaît "il n'y aura pas d'avantages matériels ni de moyens. C'est plutôt un label avec, derrière, Atout France, l'outil de promotion de nos territoires à l'international. Il aura avec ce contrat de destination, un tourisme bien ciblé dans sa mallette". 

La Région Basse-Normandie  y  travaille avec  le Comité régional de tourisme  qui édite  un guide du visiteur des plages et de la bataille de Normandie, et a présenté en 2016  le dossier de candidature pour l'inscription de 100 kilomètres de plage au patrimoine mondial de l'Unesco
"Nous devons préparer le moment où il n'y aura plus de vétérans », confirme Raphaël Chauvois, vice-président de la Région Basse-Normandie.

  • Localement: chacun chez soi !
Le Bessin aussi y réfléchit, malheureusement chacun de son côté. Bayeux Intercom et son OT essaient de s'approprier un maximum de touristes, mais uniquement à son profit, dans son secteur, orienté "plages anglaises" et se détourne d'Omaha, considérée comme une simple annexe...  De son côté Omaha dépend  désormais d'un vaste Intercom rural nommé  "Isigny-Omaha", sans grand moyen, ni beaucoup d'idées ; l'office de tourisme  présente un site web quasi vide sur leplan historique, d'ailleurs la  liste des visites locales laissent pantois, dans les 12... sites du D Day, on trouve : Héliévènement, Maison de la libération,  Libairty club ULM....


Quand aux trois communes, depuis la nuit des temps, c'est chacun pour soi ! Seule la commune de Saint Laurent essaie, sans aucun succès, de créer une fusion de ces trois communes littorales d'Omaha Beach, ayant la même taille, les mêmes problématiques. Aussi le tourisme se développe t-il de manière anarchique, sans aucune réflexion, ni organisation : les rares animations, soutenues par l'OT,  viennent d'initiatives privées et se révèlent d'un goût et contenu  douteux puisqu'elles visent avant tout un retour sur bénéfice !



  • des réflexions et inquiétudes récentes, mais seule la rentabilité compte.
On s'inquiète en 2019 sur l'avenir du tourisme de mémoire  après le 75e), aussi a t-on organisé en février 2019 les 3e Assises de la Normandie pour réfléchir à l’avenir d’une filière fondamentale pour la Normandie, le tourisme de mémoire, un secteur économique qui s’est bâti au fil des décennies et qui est désormais un poids lourd de l’économie normande.
Le 75e anniversaire du D-Day va marquer un tournant dans l’histoire des commémorations. Le 6 juin 2019, les derniers vétérans seront, une nouvelle et dernière fois, réunis sur ces plages
Se pose donc la question de l’avenir du tourisme de mémoire après la disparition des héros de la Bataille de la Normandie. « Il s’agit pendant une journée de s’interroger collectivement sur l’avenir de cette commémoration et plus généralement de la filière économique qu’elle porte », note Stéphane Grimaldi, directeur général du Mémorial de Caen.
Cette journée d’échanges et de débats a pour objectif de réunir des professionnels du tourisme, des historiens, des économistes, des élus, des spécialistes de l’aménagement du territoire pour comprendre comment cette destination touristique peut continuer à évoluer. Un peu à l’image des sites de la Première Guerre mondiale qui ont dû et su s’adapter cent ans après.


En effet des questions se posent : Tous les lieux de mémoire sont-ils amenés à devenir sites touristiques ? le tourisme étant un excellent vecteur du capitalisme, la surenchère s’applique de plus en plus, et chaque site historique, parfois mineur devient un enjeu financier... L’industrie du tourisme voit dans ces lieux des moyens de gagner de l’argent. Le risque est de voir cette transformation aller de pair avec une mise en scène, une folklorisation, voire une « disneylandisation » des sites .

Toutefois, l'optimisme est de rigueur : " Commémorer sans témoin n'est pas un problème" pour J Zimet  (Directeur de la mission du centenaire de la première guerre mondiale) qui ajoute "C'est peut-être même mieux". 
Il en ressort quelques objectifs et points intéressants :
-Une seule consigne... investir dans le tourisme pour que la filière reste en bonne santé ! mais on peut légitimement se poser des questions lorsque l'on voit le Mémorial investit 2 M d'€ dans une salle de cinéma "immersive" (!?) alors que seule la première partie du Mémorial est réellement visitée  (la partie "le monde après 1945" et la "guerre froide" n'attirent pas comme le "jardin du souvenir") L'ensemble étant trop vaste pour une visite agréable et complète.

-La singularité et la force   du tourisme de mémoire en Normandie :  : "c'est un tourisme familial et pédagogique"... qui tous les  cinq ans est mis en lumière par les commémorations internationales qui attirent les leaders du monde entier pour évoquer l'actualité et la paix.

-"Il faut de la mémoire après le décès des témoins,... de la  connaissance... pour les jeunes générations, l'enseignement est primordial..."  mais sur ce point rien de concret si ce n'est la sempiternelle recommandation de faire  utiliser les outils et techniques que les jeunes  pratiquent usuellement, avec comme référence le Musée de Juno Beach qui, il est vrai, a une réelle orientation pédagogique qui devrait inspirer d'autres sites...

-Sur le passage dela mémoire  à l'histoire, l'historien S Barcellini note : "Tant qu'il y a des anciens, il existe une forme de langage sacré. Quand les témoins disparaissent, les historiens prennent le pouvoir: il y a une mémoire après les témoins".

-La complaisance du directeur du Mémorial pour les nouvelles formes de  tourisme ludique ("simulation", "experience" qui apparaissent... dans les musées de la  Manche) n'étonne pas puisque le Mémorial lui même va offrir prochainement "une expérience immersive".. et là, on  oublie la  pédagogie, on pense rentabilité, "on est des PME"..., on ferme les yeux en faisant croire que : "Quelque soit la façon, tant qu'il y a le fond"... Affligeant.

Il s'avère donc nécessaire de s'orienter vers
-un tourisme de mémoire, avec de la culture et de la pédagogie, et veiller à ne pas sombrer dans du divertissement et du délassement avec une forme de “disneylandisation”
- un tourisme raisonné et non vers un tourisme de masse  qui menace de voir des sites se dégrader, devenir moins authentiques.

Le tourisme de mémoire est vraiment à repenser, et si on invitait le monde éducatif à réfléchir plutôt que les professionnels du tourisme ?


  Commémorer ? non !  désormais des festivités ! 

Des festivités
Lors de la période des commémorations, les communes et l'OT soutiennent des opérations grand public (D-Day Festival)  pour attirer les touristes mais qui n'ont rien  à voir avec la volonté de se "souvenir" ou de "commémorer" : pique nique géant, bourse militaire, camp de reconstitution,  maquettes et wargaming (?) défilé de véhicules,  trails et  courses à pied... et l'inévitable feu d'artifice. Les communes font leur "devoir" en organisant de courtes et ponctuelles  manifestations commémoratives "officielles". Lorsqu'il il existe une thématique originale liés  à l'histoire,  c'est toujours grâce  à des initiatives extérieures d'associations (Cérémonie des Nurses, hommage aux amérindiens) ; souvent ce sont les musées qui prennent les meilleures initiatives : conférences, salons du livre, venues de vétérans ou d'écrivains, exposition photos (ferme de la sapinière).

"Défilés, feux d’artifice simultanés sur la côte, pique-nique géant et bals populaires… De grands événements vous attendent lors du D-Day Festival Normandy. Venez vivre des moments intenses, remplis de chaleur humaine, en ces lieux chargés d’histoire."

Tout est dit dans cette publicité présentée par le D-Day Festival Normandy, dont la plupart des manifestations sont organisées ou soutenues par la région et les communes. A partir du moment où il y a "animation", la commune accepte d'autant qu'elle n'a rien à organiser et surtout à payer. De là, les inévitables dérives qui vont de "la maison de la libération" une pure invention, aux "reconstitueurs" et "collectionneurs" costumés qui envahissent tout sur leur matériel pétaradant en se prenant tantôt pour des héros, tantôt pour des historiens, aux bourses militaires, aux fanions et drapeaux créés pour la circonstance et maintenant aux épreuves sportives "courses de la liberté". Du folklore et du business... mais toujours en utilisant la phrase magique "on fait un devoir de mémoire". On leur conseillera de bien comprendre ce qu'est le "devoir de mémoire", évidemment lire cet ouvrage sera trop demander...


 

De fait les communes et les intercom ne prennent aucune initiative, ils se reposent sur les habitudes (la courte cérémonie "officielle", un pique nique... suivi du feu d'artifice organisé par la région) et comptent surtout sur les bonnes (?) idées des habitants bénévoles et des associations orientées uniquement sur le festif (l'histoire n'intéresse plus !) en espérant secrètement que l' État, la région ou le département leur proposera (gratuitement) un évènement à réaliser sur leur site (en 2018, la commune de Saint Laurent a ainsi bénéficié d"un grand concert pour la paix" organisé par la région).

On ne parle plus d'histoire, de commémoration, le 6 juin, on fait la fête, il faut se distraire et s'amuser.

Dans ces deux "préparations " seul le "festif est évoqué ! 



Sans aucune communication !
Un des problèmes et  difficultés relève de  l'absence de communication de ces communes  qui en sont sont encore à distribuer, l'avant veille de l'évènement, un "papier informatif" aux habitants. Les sites web documentés et  à jour  n'existent pas ou  ne sont qu'une simple page décorative sans aucun contenu.
Pus grave, la commune de Saint Laurent sur Mer dans son unique page d'accueil, dénuée de toute information, présente une photo montage qui fait croire que des dunes  sont encore présentes dans la commune devant la statue des "Braves"!  Pourquoi tricher ?

Vous ne verrez jamais cela ! Photo montage (unique page d'accueil web  de Saint Laurent sur mer)



C'est bien localement que les enjeux ne sont pas à la hauteur des espérances des responsables politiques   pour l'avenir du tourisme.  Il faut épauler les communes, trop seules et sans compétences,  afin  de les aider à apporter dans leur choix et stratégie touristique, à la fois un peu plus d'originalité sans négliger la qualité, et, surtout, de l'intransigeance dans les valeurs et  règles. Il ne faut pas non plus hésiter à exiger  des divers prestataires touristiques  de la rigueur  afin d'éviter de faire n'importe quoi  au nom d'un pseudo  "devoir de mémoire" qui n' a pas lieu d'être exprimé ici. Le tourisme n'autorise pas à  refaire l'histoire pour en tirer profit.


Le tourisme de mémoire demeure une réelle attraction pour les voyageurs qui, pour leurs vacances, préfèrent s'instruire et "revivre" l'Histoire, plutôt que de se prélasser en bord de mer, et c'est une bonne chose. De plus, il apporte des emplois et joue un rôle clé dans l'économie locale dépourvue, surtout dans le Bessin,  qui manque cruellement de ressources. Les responsables politiques en sont conscients et jouent la carte du tourisme mais en offrant le minimum de moyens, sauf pour les commémorations décennales, le moment ou la France s'affiche sur le plan international.

C'est un réel  business que les Normands exploitent, certains sans vergogne, d'autres avec habileté et  imagination et qui, jusqu'à présent se développe sans cesse.

Cela va-t-il durer ? Bientôt, il n'y aura plus de vétérans.  "Ici, on est au cœur du réacteur. Le tourisme de mémoire est vital pour nous" , résume ­Didier Llorca, directeur du service Développement touristique de Bayeux Intercom, qui regroupe 34 communes du Bessin. "On a été portés par le cinéma, par les grandes cérémonies d'anniversaire, mais il ne faut pas tout attendre d'Obama ou de Hollywood. Nous devons nous prendre en main".
Les acteurs y réfléchissent et voudraient garantir la qualité historique des sites et des événements, avec une charte éthique envoyée à toutes les communes  et profiter de la présence de visiteurs venus voir les plages pour mettre en avant l'autre tourisme, celui qui est  lié à Guillaume le Conquérant ou aux impressionnistes mais aussi faire venir le touriste dans les terres pour lui faire découvrir autre chose , que ce soit le patrimoine rural ou les activités et produits fermiers... Dommage que ces responsables n'envisagent pas  d'orienter  ce tourisme de mémoire vers des pistes autres  que celles  des vieux clichés apportés par le cinéma américain.
C'est un vœu pieux.

Conclusion:

A-t-on déjà oublié ce qui s'est passé sur ces plages, dans les villages et campagnes? 
Le 6 juin 1944, et les journées qui ont suivi, est-il un moment de "festivité", de "joie", de "musique"?
Qu'en pensent les Gi's et les civils qui ont vécu le 6 juin ?





Compléments et sources
https://www.telerama.fr/monde/menu-d-day-et-balade-en-jeep-en-normandie-tout-le-monde-debarque,127472.php
https://www.entreprises.gouv.fr/tourisme/tourisme-memoire-france-levier-d-attractivite-des-territoires
http://veilletourisme.ca/2014/04/10/sur-les-traces-du-tourisme-de-memoire/
https://www.tourmag.com/I-Tourisme-de-Memoire-puiser-l-enrichissement-civique-et-culturel-de-la-reference-au-passe_a62649.html
https://www.tourmag.com/2014-la-grande-annee-du-tourisme-de-memoire_a57742.html
https://www.normandie.fr/le-tourisme-de-memoire-en-normandie
https://sites.ina.fr/normandie-pour-la-paix/focus/chapitre/2
https://actu.fr/lifestyle/conjuguer-tourisme-memoire-direction-normandie-conseils-partir-dans-pas-heros_17867189.html
https://www.ouest-france.fr/normandie/normandie-destination-dun-tourisme-de-memoire-1953393

PDF
http://www.normandie-tourisme.fr/docs/725-1-d-day-1944-guide-du-visiteur.pdf
http://www.etudes-normandie.fr/upload/crbn_cat/1/1302_3780_CAHIER_TourismeDeMemoire.pdf