Le faux GI français

Les témoignages, il faut s'en méfier !
Une anecdote récente le montre: En 2012, Hervé Morin, candidat du Nouveau Centre à la présidentielle, assure avoir assisté au débarquement des Alliés en Normandie en 1944 alors qu’il est né en 1961, il fait une belle gaffe avec un lapsus (?) qui a fait beaucoup parlé les médias.
« Moi qui ai vu, en Normandie, le débarquement des Alliés, nous avons vécu des épreuves drôlement plus difficiles et terriblement plus difficiles que celles que nous avons à vivre aujourd’hui. »

Suite aux moqueries,il s'est exprimé sur son compte Twitter."Quand on est normand, les croix blanches font partie de son ADN", a-t-il écrit sur le réseau social. Et d'ajouter : "Bravo pour votre humour ! Quand je vous dis que les Français regorgent de créativité !"
Voir Le Figaro, Libération, le Point

Hervé Morin, président de la région Normandie  semble être  un nul en histoire... mais il y a pire...

En 2014, on entend beaucoup parler de Jacques Olivreau, âgé de 90 ans, qui doit recevoir la Légion d'honneur car il a combattu pour libérer la France pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais malgré ce que Jacques Olivreau raconte toujours, il n'était pas à Omaha Beach.
Il raconte...

« Le pied posé à terre, on ne pense plus à rien, on fonce sous le crépitement des mitrailleuses [...]. Il faut essayer de se protéger, alors qu'il n'y a rien pour cela sur cette plage », racontait-il récemment à la gazette de Lagny, évoquant aussi, dans des journaux locaux, « la houle, l'angoisse », les « corps qui flottaient » et les « blessés qui essayaient de monter dans les péniches remplies d'eau ». Dans « Paris Match », il faut « enjamber » les « cadavres », sur une « mer écarlate ».

Il y a cinq ans, l'homme a même été invité par le président américain Obama à une cérémonie, en Normandie. Ce jour-là, des survivants du D-Day s'interrogent... Ils n'ont jamais vu cet homme volubile qui relate avec force détails ce qu'eux ont vraiment vécu. Ils ont des doutes. Une enquête est menée par les Américains et les Français.


Récemment, les services de l'Etat ont interrompu le tournage d'un reportage, où il martelait, avec emphase, ses « souvenirs ». Sans compter qu'une rue de Colleville (Calvados), un des lieux du débarquement allié, aurait dû porter son nom... avant que les services municipaux ne « retirent l'idée », quand ils se sont « rendu compte que ses états de service, certes honorables, n'ont rien à voir avec Omaha Beach », indique-t-on en mairie. Car, en réalité, les registres compilant les noms des soldats ayant débarqué sur l'emblématique plage normande ne mentionnent pas Jacques. Les archives montrent qu'il combattait bien à l'époque avec les Alliés, mais bien loin de la Normandie.

A Lagny, des anciens combattants sont offusqués. « Le discours de cet homme est difficile à entendre, juge l'un d'eux. J'étais militaire en ex-Yougoslavie, début 1990, des camarades sont morts, sans avoir reçu aucune décoration. Mais il a 90 ans, ce n'est pas bien grave. »

Toutefois, cet imposteur, est  un ancien combattant. Pierre Naura, directeur départemental de l'Office national des anciens combattants, détaille : « C'est un authentique ancien combattant, qui a participé aux combats de Saverne et de Strasbourg, sous les couleurs de la 2e division blindée (DB), explique-t-il. A ce titre, il peut porter la Presidential Unit Citation et mérite la Légion d'honneur. »

De son côté, le nonagénaire « comprend » ce doute quant à sa présence lors du Débarquement, dont les cérémonies du 70e anniversaire ont été célébrées avec faste et émotion en juin dernier, mais ne compte pas édulcorer sa version. « Le seul document le prouvant, une lettre rédigée par un commandant, a été détruit dans l'inondation de ma maison », regrette-t-il.

Alexis Braitman, gérontopsychiatre à la clinique Rochebrune de Garches (Hauts-de-Seine), assure que « les mémoires traumatiques d'anciens combattants sont complexes ». Selon lui, « avec l'âge, il y a des remaniements de la mémoire épisodique, entre ce à quoi il a pu assister réellement et ce à quoi il a assisté par procuration ». Selon le praticien, ses récits traduisent aussi la volonté d'assouvir un « besoin de reconnaissance, assez légitime à cet âge-là ».
La presse s'en empare : (cliquer pour agrandir)



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=> Pour rappel, un seul et unique français, Bernard Dargols, a bel et bien débarqué à Omaha : nous lui avons consacré un dossier et un ouvrage raconte son parcours exceptionnel.